Année 1862 |
2 février 1862
Ernest Naville à Alfred de Falloux
2 février 1862
Monsieur,
Je ne puis commencer que par des excuses. Il y a si longtemps que j'aurais du répondre à vos aimables et flatteuses lignes du 4 janvier. J'ai été fort occupé, assez fatigué, et, un peu de paresse aidant, j'ai gardé en moi le témoignage d'une reconnaissance qu'il est juste toutefois de vous transmettre. Votre demande m'honore, et le travail que vous m'indiquez me séduit. En ce moment, j'ai des engagements à remplir et ne puis encore m'occuper d'un travail sur Madame Swetchine1. Mais je lis un peu ses lettres, j'y pense volontiers, je jette quelques notes sur le papier ; et le tout aboutira, je pense, à un article très peu digne peut-être de Madame Swetchine et de son éditeur ; mais qui serait du moins un témoignage de mon bien sincère désir de vous être agréable.
Je charge mon fils de vous transmettre, à Paris, où je vous suppose, deux petites brochures de ma façon. Si vous ne connaissez pas M. Auguste Conti2, philosophe toscan, je prends la liberté de vous recommander à titre de renseignement sur un penseur bien estimable celle des deux brochures qui le concerne. Je prie Madame et Mademoiselle de Falloux d'agréer mon hommage et vous offre ici, Monsieur le Comte, l'expression de mon respect.
Ernest Naville