Année 1864 |
15 septembre 1864
Pierre-Antoine Berryer à Marie de Falloux
15 septembre 1864
Mme la comtesse,
Dans ces derniers jours, mes aimables et bons voisins de Rocheplatte1 se rendant chez Mme de Castellane2 auprès de qui ils espéraient voir arriver M. de Falloux, me donnaient d'assez satisfaisantes nouvelles de sa santé. Je le croyais remis de fatigue que le séjour de Royat3 lui avait fait éprouver cette année. Votre lettre madame m’ôte cette satisfaction et je vois avec peine que vous avez toujours le chagrin du spectacle des souffrances de cet excellent et illustre ami. Je le remercie de d'avoir pensé à moi et de me le faire dire par vous. Je voudrais bien qu'il me fut possible d'aller vous porter ces remerciements au Bourg d'Iré, mais je suis l'homme le moins libre de se mouvoir à son gré, ses travaux impérieux plus que l'attente de quelques visiteurs qui me promettent leur collaboration, me retiennent absolument chez moi et j'envoie ces tristes excuses à Nozay4, à Grandville5, à S[ain]t Mars6, au Chillon7 même où d'autres amitiés m'appellent. M. de Falloux ne peut pas douter de mon regret d'être ainsi privé de le voir de causer avec lui, il doit m'aider, Madame, à vous persuader que c'est avec un vrai chagrin que je me vois dans l'impossibilité de me rendre à l'invitation que vous voulez bien me faire avec une si amicale bonne grâce. Agréer, je vous prie, mes respectueux hommages et veuillez me croire votre humble et obéissant serviteur.
Berrye