Année 1868 |
28 décembre 1868
Auguste Nicolas à Alfred de Falloux
Paris, 28 décembre 1868
Mon digne ami, Permettez-moi de réagir contre ma mauvaise fortune, qui semble de plus en plus me priver du bonheur de vous voir et distendre nos rapports de cordiale affection, en le transportant de coeur au Bourg d'Iré, et en y apportant, en y versant mes voeux profonds de nouvel an pour chacun de ses chers hôtes. Au risque même d'être importun, je ne saurais cesser de vous aimer, et j'exercerai, jusqu'à la fin, ce droit que vous m'avez donné sur vous par vos bontés. J'ai l'ambition de compter par cela, si je ne compte pas par autre chose. Je ne veux pas du moins que vous l'ignoriez. Cela du reste ne vous coûtera rien, que d'en être convaincu. À ce simple titre, mon cher et digne ami, daignez donc recevoir, vous et les vôtres nos compliments et nos voeux. Je prie Dieu de combler le Bourg d'Iré de ses grâces et de ses dons, d'en écarter les crises et les épreuves, autant qu'il est possible à la vie humaine, et à la condition de chrétien, ou s'il les y envoie, d'y envoyer en même temps sa force et ses consolations pour les faire fleurir et fructifier en mérites, en paix, en amour et en gloire ! Voilà mes humbles étrennes, très chère et digne ami, veuillez le distribuer en les faisant agréer autour de vous et laissez-moi me dire encore une fois. Votre ami.
A. Nicolas
