CECI n'est pas EXECUTE 31 mai 1868

Année 1868 |

31 mai 1868

Adolphe Thiers à Alfred de Falloux

Paris, 31 mai 1868

Mon très cher confrère,

J'ai bien peu de temps pour écrire. Cependant je vous adresse en hâte les quelques mots qui suivent. On parle toujours des élections1 et opine qu'il faut se préparer. Vous m'avez dit un mot de Segré et de Baugé. Augustin Giraud2 est venu m'en parler au nom de ses frères et des récalcitrants. Il dit que si Segré me portait, Baugé voulant me porter aussi l'élection présenterait de grandes chances. Bien que fatigué, et peu encouragé par ce que je vois, je ne veux pas néanmoins abandonner le poste que la confiance du pays et des hommes éclairés m'a forcé de prendre, sans en avoir été violemment expulsé. Il faut donc avoir plus d'une corde à son arc et je suis prêt à écouter la proposition qu'on me fera. Voyez donc sans bruit, ce qu'il y a de sérieux dans les propositions qu'on vous avait faites, et soyez assez bon m'en écrire, sans du reste y mettre de précipitation, car le <mot illisible> n'est pas tout à fait à la maison. Tout à vous de cœur.

A. Thiers

Notes

1Ce n'est en défintive qu'un an plus tard, les 30 et 31 mai 1869, qu'auront lieu les élections législatives.
2Augustin Giraud (1796-1875), propriétaire et homme politique. Élu du Maine-et-Loire sous la Monarchie de Juillet, de 1831 à 1837, il vota avec le centre. Réélu par ce même département à l'Assemblée Législative, il rejoignit la droite. Il revint à la vie privée après le coup d’État du 2 décembre.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «31 mai 1868», correspondance-falloux [En ligne], BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Second Empire, Année 1852-1870, Année 1868,mis à jour le : 16/01/2012