1874 |
5 avril 1874
Saint-René Taillandier à Alfred de Falloux
Avranches1, 5 avril 1874
Mon cher confrère,
M. le marquis de Talhouet2 m'écrit que nous arrivons trop tard et que le poste de La Flèche3 est déjà donné. Je n'en suis pas moins reconnaissant de la démarche qu'il s'est empressé de faire à ce sujet ; nous vous prions aussi, mon fils et moi, de recevoir la vive expression de notre gratitude pour l'appui que vous avez bien voulu nous prêter. Je me suis bien mal exprimé si j'ai parlé d'une décision dernière et définitive qui serait prise par l'académie elle-même ; je pensais surtout à la commission et à la séance décisive où elle arrêterait son choix. Nous avons eu d'inspiration poétique (?), étant revenu plusieurs fois dans les propos de M. Cuvillier-Fleury, j'avais cru qu'il s'agissait d'un volume de vers. Je suis bien aise d'apprendre que le livre est en prose, en bonne et saine prose, car la commission de Paris ne paraît pas vouloir donner plus d'un prix à la poésie, et il y a déjà un ou deux recueils de vers qui excitent d'assez vives sympathies. En un mot, ne doutez pas de ma vigilance ; je ferai tout ce qui dépendra de moi pour assurer le succès d'un livre destiné à faire beaucoup de bien dans les campagnes. Rien n'est plus conforme aux intentions du fondateur des prix littéraires décernés par l'académie. Veuillez agréer, cher et illustre confrère, l'assurance de sentiments respectueusement dévoués.
Saint-René Taillandier