CECI n'est pas EXECUTE 24 mars 1876

1876 |

24 mars 1876

Louis-Jules Trochu à Alfred de Falloux

Tours, le 24 mars 1876

Mon cher Comte,

Personne au monde n'a plus que vous les dons du « consolator afflictorum ", et c'est à vous qu'il appartenait d'assister dans son infortune, cette amie1, dont la carrière pleine des plus rares mérites, est pleine aussi des plus cruelles épreuves. Si j'y avais les mêmes titres que vous, je voudrais être votre coadjuteur pour une œuvre si touchante et si digne. Par des afflictions et par des sacrifices dont la grandeur et les successions non interrompues assembleraient les âmes les plus fermes, Dieu prépare à cette épouse, à cette mère, à cette aïeule désolée dans le monde, les destinées supérieures de l'autre vie. C'est la foi et c'est la consolation de ceux de ses amis qui, de près ou de loin, l'ont suivie du regard et du cœur sur les chemins de son calvaire. Elle-même en a le sentiment. Comment expliquer sans lui, la force que ce corps débile a trouvé jusqu'à présent pour résister à de tels assauts ? Vous me donnez de bien vives alarmes pour notre ami commun de Rességuier. Le même péril, toujours aussi redoutable, et les mêmes angoisses dans cette autre excellente famille. ! Ah, mon cher comte, que voilà bien l'image de la vie ! Elle s'écoule, avec quelques intermittences de joies sans durée, entre le chagrin qui est venu et le chagrin qui va venir. Elle se résume, si Dieu n'y est pas, dans un mot dans un fait que Made de Castellane ne connaîtra jamais « désespérer ». Votre bien sincèrement dévoué.

Gal Trochu

Notes

1Pauline de Castellane venait de perdre son petit-fils, Jacques de Castellane, âgé de cinq ans.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «24 mars 1876», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, 1876, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES,mis à jour le : 06/02/2012