CECI n'est pas EXECUTE 10 janvier 1881

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10 janvier 1881

Alfred de Falloux à Couvreux (abbé)

Cher Monsieur l'abbé,

Loyde a été aussi touchée que moi des paroles de Biche et nous embrassons ce cher enfant avec un renouvellement de tendresse. Veuillez lui dire maintenant que sa charité continue à nous porter bonheur. Le mieux se soutient et M. Farges1 ne reviendra que vers la fin de la semaine pour constater si le Jaborandi2 peut définitivement remplacer les vésicatoires. Tâchez que Made de Castellane ne se préoccupe pas trop de la publication dont elle est menacée et qui aura lieu, j'en suis convaincu, parce que ce sera une bonne affaire d'argent. Quant au grand personnage intéressé, je crois qu'il ne peut qu'y gagner. Les fautes ont été connues de tout le monde et ont souvent empêché de rendre justice à ses services. Les dépêches officielles le montreront, n'en doutez pas, sous son meilleur jour et produiront un effet favorable sur le public qui n'y mettra point la susceptibilité du cœur. Au 10 août même, la royauté n'était plus à détruire ; c'était un fait accompli au mois depuis le retour de Varennes. Quant à la personne du roi, le personnage en question n'y a pas touché, puisqu'il avait eu l'esprit de s'éloigner. Le tout ne m'empêche pas de souhaiter que le duc de Valençay trouve un moyen prohibitif, s'il peut être à cet égard plus avisé qu'un aussi bon jurisconsulte qu'Andral. Soignez-vous, cher Monsieur l'abbé, et donnez-nous bientôt de meilleures nouvelles.

A. de F.  

Notes

1Le docteur qui soigne alors Loyde ; très malade, la fille de Falloux, décédera quelques mois plus tard.
2Arbuste d'Amérique du Sud dont les feuilles possèdent un alcaloïde utilisé comme médicament.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «10 janvier 1881», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, 1881, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES,mis à jour le : 03/05/2012