1881 |
1er février 1881
Alfred de Falloux à Couvreux (abbé)
Le Ier février 1881
Cher Monsieur l'abbé, Rochecotte est trop le lieu des souffrances pour n'être pas aussi le lieu des consolations et je me félicite de vous savoir revenu près de cette chapelle où tant de prières s'élèvent pour vous et où vous voulez bien prier aussi pour les amis fidèles. La tempête nous a rudement éprouvés aussi ! Vous avez vu dans les journaux l'affreuse catastrophe de Ste Gemmes1. Salmonière2 y a montré un courageux dévouement ; il était dans l’Église pour sa propre dévotion et a été d'abord tout seul au secours des mourants, lorsqu'on pouvait craindre l'effondrement total de la voûte. Vous devez retrouver ci-incluse la lettre d'Andral. Désarmé comme il l'est par la législation, je ne cois pas qu'on puisse faire et obtenir mieux et plus que lui. La pauvre Made de Castellane est condamnée au régime qui lui convient le moins, celui de la passivité. Exhortez-la à s'y résigner vous-même, cher Monsieur l'abbé, car Dieu entend visiblement vous l'imposer. Ce qui est étant, à Berlin et à Paris, il me semble que la résistance est devenue impossible : à Berlin, parce qu'il n'y a pas une volonté qui puisse servir de point d'appui contre les autres ; à Paris, parce qu'on ne peut soustraire à la publicité un rôle politique aussi considérable que celui de M. de Talleyrand et que si Andral est assez habile pour se faire encore agréer à titre officieux, il n'y a qu'à l'en remercier profondément. Mille tendres amitiés.
A. de F.