1882 |
5 mai 1882
Armand de Pontmartin à Alfred de Falloux
Les Angles, le 5 mai 1882
Mon cher Comte,
J'ai reçu hier les deux précieux volumes1 et ce matin votre aimable lettre. Je viens de faire partir pour les bureaux de la Gazette un article d'éreintement de la Correspondance de George Sand2 que nos journaux traitent avec beaucoup trop de respect. Je suis donc libre ; mais il est possible que je manque le samedi soir 13. Nous allons avoir à Avignon des fêtes régionales que j'esquiverai de mon mieux, mais où je ne puis pas me dispenser d'accueillir et de fêter M. Guillaume, le statuaire qui est presque mon ami. Ce sera donc le samedi 20, suivant toute vraisemblance, que j'aurai le très grand honneur de recommander vos deux volumes, qui n'en ont pas besoin, aux lecteurs de la Gazette3. Je ne vois pas qu'il y ait entre nous la plus légère dissidence. Mes vingt ans de service me donnent le droit de m'imposer à l'énigmatique Janicot4. Ainsi, je ne prévois d'autre inconvénient que celui d'être au-dessous de ma tâche. Mais je connais toute votre indulgence ; je la réclame dés aujourd'hui, et j'y réponds par l'admiration la plus sincère et la sympathie la plus fidèle.
A. de Pontmartin.