1884 |
2 janvier 1884
Alfred de Falloux à Couvreux (abbé)
Le 2 janvier 1884
Cher monsieur l'abbé,
Je vous surcharge de mes plus tendres remerciements pour Boni1 et pour Biche2 qui m'ont écrit les plus gentilles lettres du monde car je ne puis leur répondre directement ce matin étant surchargé moi-même des plus diverses besognes depuis tous les devoirs du premier de l'an, jusqu'au soin de raconter moi-même dans l'Union de l'Ouest que vous devez recevoir en même temps que cette lettre, tous nos motifs de justes regrets pour le jeune la Guesnerie. Mme de Castellane a dû recevoir dans le numéro d'hier les deux discours de l'évêché d'Angers. Cela va bien. À Tours, vous m'envoyez les diatribes laïques contre les évêques et moi je vous envoie d'Angers les diatribes épiscopales contre les laïques. Pour peu que cela dure, pour peu que le pape et les évêques continuent à regarder sans sourciller les écrits les manœuvres de cette fatale école, pour peu que n'ayant pu tuer par la froideur les deux premiers volumes de l'abbé Lagrange3, les hauts coupables parviennent au moins à tuer le troisième volume4 par l'interdiction, nous toucherons rapidement à une vraie dissolution sociale. Que je vous plains, pauvre Mme de Castellane, pauvres abbés, pauvres enfants, de n'être pas aussi vieux que moi ! En attendant, je l'autorise pas Mme de Castellane, je la supplie d'écrire à M. Meignan5, dès qu'il sera son archevêque, et plus affectueux hommage de ma part et, je ferai certainement de mon mieux honneur à sa signature ! A. de F.