1885 |
4 mai 1885
Alfred de Falloux à Couvreux (abbé)
4 mai 1885
Cher monsieur l'abbé,
Ma conscience ne me permet pas de vous cacher que j'ai fait à Mme de Castellane un imbroglio qui est tout à ma charge et exonère tout le monde excepté moi. J'avais reçu exactement la lettre de Mme de C. à sa date et celle de M. de Rességuier aussi. Je n'ai donc qu'une seule excuse à vous donner, c'est que ma tête se détraque beaucoup et que ma mémoire est partie pour je ne sais quel pays étranger. Vous pensez bien, cher monsieur l'abbé, que j'aime très peu le : Méditations eucharistiques et que je préférerai de beaucoup le nom de Mme Swetchine qui est le vrai motif et la vraie excuse d'un si mince cadeau. Toutefois, je me résigne humblement 1° parce que si Bertha ouvre le petit livre elle ne fera aucun cas de la reliure et que si elle ne l'ouvre pas rien n'aura un sérieux inconvénient. Je suis tout à fait heureux de ce que vous me dites du comité Potocki1 et très impatient d'en jouir par moi-même. Je ne m'arrêterai donc à Tours que le temps le plus brièvement nécessaire et point du tout à Orléans, malgré l'attrait que je trouverais certainement près de M. Branchereau2. Les Blois3 sont partis ce matin et mes têtes partant aussi dans peu de jours, je prendrai le même chemin pour Angers samedi prochain, ce qui me donne encore le temps de recevoir ici de nouvelles de la rue Barbet de Jouy. A partir de samedi, veuillez m'écrire au cul-de-sac des Jacobins les dates positives de départ pour Berlin. Je sacrifiera tout pour arriver à temps tout en préférant la date la plus reculée possible entre le 15 et le 20, à cause de la grande contrariété qu'éprouvera M. Lemanceau4 de mon départ quoiqu'il comprend parfaitement et partage à sa façon l'attrait qui m'attire vers Paris. Au revoir donc très prochain en tout cas.
A. de F.