CECI n'est pas EXECUTE 3 avril 1859

Année 1859 |

3 avril 1859

Alfred de Falloux à Charles de Montalembert

3 avril 1859

Cher ami,

J'ai tardé de quelques jours à vous remercier et vous envoyer ce que vous désiriez parce que Cochin m'annonçait de courrier en courrier le dernier vote du conseil du Correspondant relativement à la publication de Mme Swetchine1. La conclusion en est l'ajournement à l'approche de la publication, c'est-à-dire novembre ou décembre. Je n'ai donc plus à vous donner les explications de ma pensée première ; nous avons tout le temps d'y revenir et je passe sans autre transition à l'évêque d'Arras.

A sa lettre je joins les quelques lignes de réponse que j'ai cru lui devoir et que je ne voulais cependant pas laisser tourner en une correspondance en règle, car le travail auquel je me livre un peu plus assidûment depuis quelque temps commence à me rendre l'insomnie ; prélude des autres misères....J'espère y couper court en refaisant de l'hydrothérapie dés mon arrivée à Paris, c'est-à-dire dans dix ou douze jours. J'ai rendez-vous en chemin avec l'évêque d'Orléans chez Mme de Castellane.

Et vous, cher ami, pourquoi ne travaillez-vous qu'un peu à ce que vous dites ? Vous voyez bien que le bon Dieu  récompensé votre courageuse résolution de travail, par le retour de votre santé dont je ne saurais assez remercier lui et vous ! Ne vous laissez pas, de grâce, envahir et fatiguer par la correspondance. Paris, sous forme de lettre put devenir plus onéreux en plus gaspilleur encore, si on le laisse faire que Paris en dîner et en conversation, et nous ne pouvons renoncer à vous sans murmure qu'à la condition de vous retrouver tout entier dans votre force et dans vos œuvres.

Tâchez au moins de me gagner dans le cœur de Madame de Montalembert une place analogue à celle que vous avez usurpé dans le cœur de Mme de Falloux et ne me laissez pas oublier des chers lointains voyageurs. Gardez pour vous tout ce petit dossier d'Arras2 et le lui permettez aucune sorte de circulation.  Il m'aurait donné beau jeu pour répondre à Veuillot, mais je crois la situation catholique trop grave pour que nous accordions la moindre satisfaction personnelle. Je puis vous assurer en toute sincérité, cher ami, que tant que Dieu me laissera votre affection intacte, il me rendra bien aisément indifférent aux ennuis ou aux hostilités des autres.

A. de F.   

Notes

1Falloux s'apprêtait à publier Madame Swetchine, sa vie, ses œuvres.
2Il s'agit du dossier concernant Mgr Parisis, évêque d'Arras. Voir lettre de Falloux à Montalembert du 19 mars 1859.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «3 avril 1859», correspondance-falloux [En ligne], BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Second Empire, Année 1852-1870, Année 1859,mis à jour le : 30/03/2013