Année 1861 |
8 mai 1861
Mgr Guibert à Alfred de Falloux
Tours le 8 mai 1861,
Monsieur le Comte,
Je vous remercie des bonnes paroles que vous avez bien voulu m'adresser. Je connais trop bien vos sentiments envers l’Église, pour n'être pas assuré d'avance, que l'acte que j'ai fait serait approuvé1. J'ai un peu attendu avant d'écrire, espérant que d'autres prélats distingués par le talent en jouissant d'une plus haute influence prendraient la parole quand j'ai vu que le silence se faisait partout, je me suis décidé, car il était impossible de paraître, devant le public, subir l'intimidation qu'on a voulu exercer sur vous. Je ne voudrais pas me mettre toujours en avant ; je crains de manquer à la discrétion et à la modestie mais, quand je croirai l'honneur épiscopal engagé, rien ne m'arrêtera. J'ai bien regretté de ne pas me trouver à Tours, quand vous êtes venu chez moi. J'aurais été heureux de pouvoir m'entretenir avec vous sur nos grands intérêts et sur les périls de l’Église. Je serai plus heureux, je l'espère, dans un autre voyage. Mes tournées pastorales sont à peu près finies et je ne prévois rien qui puisse m'obliger à m'absenter, à moins qu'une aggravation ne survint dans l'état de l'év[êque] de Marseille2.
Veuillez bien agréer, Monsieur le Comte, avec mes sincères remerciements l'assurance de mes sentiments les plus dévoués et les plus respectueux.
Hipp. Archev. de Tours