Année 1860 |
6 octobre 1860
Alfred de Falloux à Jules de Bertou
6 octobre 1860
Cher ami,
Je vous ai bien mal remercié tous ces temps-ci, mais vous savez que ce n'est pas faute de reconnaissance, et puis je compte de jour en jour sur l'annonce de votre arrivée au Bourg d'Iré.
L'édition de ma brochure1 a été retardé par les pourparlers avec Dentu2 que Montalembert m'avait fort recommandé d'adjoindre à Douniol3. Enfin, elle aura du paraître quand vous aurez reçu ce mot. Voudrez-vous bien vous assurer qu'on l'aura remise à St Chéron, et lui demander ce qui lui sera permis de faire dans ses dernières correspondances4. Si la publicité est étouffée chez nous, ne pourrait-on pas au moins la multiplier en Belgique ? Je vous serai bien reconnaissant, après avoir présenté tous mes remerciements à St Chéron, de lui demander de me faire tenir au courant par vous de ce qu'il aura pu faire, afin que je sois de mon côté ce à quoi je pourrai pourvoir.
A-t-on des nouvelles de l'arrivée de Corcelles et laisse t'il entrevoir quelque chose sur les résolutions de Rome ? Ce n'est assurément pas l'allocution que vous avons lue hier, qui nous tirera d'embarras. Combien vous aurez joui du langage de l’Évêque de Nantes5 ! Arthur de Cumont a lancé dans L'Union de l'Ouest d'hier l'épée d'honneur du général de Lamoricière6. Les journaux de Paris n'ont plus maintenant qu'à répéter, et les parisiens à souscrire. Au revoir, au revoir cher ami.
Alfred
Cher ami,
Le courrier m'apporte ce matin l'interdiction de la souscription dans les journaux. Si on s'en occupe par autres voies, dites-le moi. Pourrez-vous faire remettre cette réponse au bon docteur Laville dont j'ignore l'adresse.