CECI n'est pas EXECUTE 10 novembre 1869

Année 1869 |

10 novembre 1869

Mgr Régnier à Alfred de Falloux

Paris, le 10 novembre 1869

Monsieur le Comte,

La lettre1 que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire, le 3 de ce mois, m'est parvenu au moment où je me disposais à partir pour Rome, et j'ai du forcément attendre pour y répondre que je trouvâsse à Paris quelques moments libres. Je ne passerai ici qu'un seul jour, j'ai hâte de vous donner, en toute simplicité et toute franchise, les éclaircissements que vous me demandez et aux quels vous avez droit. Je dois avant tout, Monsieur le Comte, vous déclarer que l'article du Correspondant a été accueilli en nos pays avec une défaveur très marquée par le clergé et la meilleure partie des catholiques.

Ce fait établi, je dois vois dire que vous êtes dans le vrai en pensant que j'ai vu avec regret qu'on me supposât l'instigateur de l'article de la Semaine religieuse où était discuté celui du Correspondant. Je n'ai connu cet article qu'après sa publication. Je laisse aux rédacteurs de la Semaine religieuse leur liberté d'opinion et d'action. Tout en patronnant ce recueil, qui produit un bien bien réel surtout par le développement qu'il donne aux œuvres pontificales. Je décline toute responsabilité dans les jugements qu'il peut porter sur les publications auxquelles donne lieu l'approche du Concile et sur la part qu'il lui conviendra de prendre à la polémique religieuse du jour. La Semaine religieuse de Cambrai a informé elle-même l'Univers que telle est sa position par rapport à moi et elle doit la déclarer sans son prochain n°. Cette déclaration n'a pu avoir lieu dans le n° précédent parce qu'il venait d'être imprimé quand elle a été demandée.

Vous me rendez parfaitement justice, Monsieur le Comte, en pensant que si j'avais des observations à faire, dans l'intérêt de l’Église, à des hommes qui lui ont rendu d'aussi grands services et lui demeurent aussi fidèlement dévoués que vous, MM. de Montalembert, de Broglie, Foisset, je ne leur transmettrais pas par la voie d'un journal du recueil quelconque, mais bien directement et avec tous les égards qui leur sont dus. Du reste, Monsieur le Comte je crois que vous pouvez être sans inquiétude sur la prudence, la justice et la charité avec lesquelles le Concile ménagera l'opinion honnête et éclairée de notre pays, et, dans tout ce qu'elle ont de conciliable avec la religion, ses institutions civiles et politiques. Recevez, Monsieur le Comte, avec l'expression de tout le regret que j'éprouve de vous répondre si tardivement, l'assurance ma respectueuse affection.

R. F., Archev. de Cambrai

Notes

1Voir la lettre de Falloux à Mgr Régnier du 8 novembre 1869.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «10 novembre 1869», correspondance-falloux [En ligne], BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Second Empire, Année 1852-1870, Année 1869,mis à jour le : 08/04/2013