Année 1860 |
22 février 1860
Henri Lacordaire à Alfred de Falloux
Sorèze, 22 février 1860,
Mon cher ami,
Vous recevrez très prochainement deux écrits que je prends la liberté de vous envoyer, une brochure intitulée : De la liberté de l'Italie, de l’Église et du monde1, et une autre qui a pour titre : Sainte Madeleine. La dernière a déjà paru ; la première sera probablement mise en vente samedi ou lundi. Je ne puis deviner si elle vous plaira. J'ai défendu les droits du Saint-Père, mais sans négliger les autres faces de la question. Je vous remercie de votre bonne lettre du 12 février, où vous me racontez ce qui s'est passé aux Tuileries au sujet de mon élection2. Puisque vous n'avez pas écrit de nouveau, il est présumable que votre audience n'a pas encore eu lieu, et que peut-être elle tardera encore longtemps, peut-être dans l'espérance de me tenir en suspens et de m'empêcher de publier ma pensée sur la question romaine. Si tel est le but, il est manqué…
J'ai achevé Mme Swetchine3. C'est le traité de la résignation qui m'a seul paru inférieur. Je l'ai trouvé long, décousu, d'un style infiniment au-dessous du traité de la vieillesse du reste, au Bourg d'Iré, il m'avait produit la même impression.
Mille choses, je vous prie, à M. Ampère, auquel je me propose de recourir pour la biographie de M. de Tocqueville4, et croyez-moi bien cordialement votre dévoué et affectionné.
Fr. Henri-Dominique Lacordaire, des Fr. Prêch.
*Lettre publiée dans Le Correspondant du 10 juin 1911.