Année 1863 |
24 avril 1863
Prosper Guéranger à Alfred de Falloux
Abbaye de Solesmes1, ce 24 avril 1863
Mon très cher ami, c'est bien tard pour vous remercier de l'envoi de votre admirable et précieux volume mais le temps m'a manqué pour le faire plutôt. Je me ferai un plaisir et un devoir de faire le compte rendu dans le Monde2 et d'autant plus volontiers que la chose vous est agréable. Mais il faut auparavant que je donne deux ou trois articles volants ; après cela je serai tout entier à votre publication.
Quel trésor vous avez découvert moi, mon cher ami, lorsque Dieu vous a mis la main sur cet inappréciable journal de la conversion3 ! Dans les litanies que je vous ai envoyé le copiste à altéré le texte à l'endroit où il est question du manteau de pourpre. Ce passage avait été l'objet d'une petite discussion entre Madame Swetchine et moi, et il y en a trace dans une des lettres que je vous ai envoyées. Je crois qu'il serait bon de rétablir le vrai texte dans une nouvelle édition puisque Madame Swetchine a voulu le maintenir.
Je serai à votre disposition cet été, soit à Solesmes, soit au Bourg d'Iré, selon votre désir, mon très cher ami ; mais en considérant la vie continuellement dérangée que je mène ici, je crois que le mieux serait que j'allasse à vous, plutôt que de vous laisser venir. Ici, avec les allants et les venants, et les mouvements de la communauté on ne nous laisserait pas en paix une heure de suite. Je fais enfin copier les quelques lettres que j'ai retrouvées et qui ne manque pas d'intérêt, surtout pour le développement du caractère intérieur de la piété de Madame Swetchine sur lequel cette correspondance jette un jour complet. Adieu mon cher ami. Je fais bien des vœux pour votre santé, et vous prie de recevoir l'expression de mon plus sincère attachement.
Fr. Prosper Guéranger, abbé de Solesmes.
