CECI n'est pas EXECUTE 19 juin 1882

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19 juin 1882

Charles de Mazade à Alfred de Falloux

Paris, 19 juin 1882,

Monsieur le Comte,

C'est encore moi qui vient vous importuner. Ne m'en sachez pas mauvais gré. J'ai vu M. le secrétaire perpétuel1 et comme je vous le disais, comme je le présumais bien, l'entretien a été tout amical. M. Doucet2 m'a répété ce qu'il vous avait dit avant votre départ. Il a protesté de son désir de voir tout cela se dérouler suivant les indications du premier vote, c'est-à-dire par les deux élections simultanées. Il est revenu sur l'utilité qu'il y aurait pour moi selon lui, à passer sans plus de retard sur le fauteuil de M. de Champagny3 pour qu'il y ait place prêtre avant les autres candidatures qui pourraient se produire. Il m'a parlé de quelques-unes de ces candidatures, notamment celle de M. Wallon qu'il considère comme possible. Il n'est pas allé jusqu'à me donner un conseil, il m'a indiqué une solution. J'ai répondu à M. Doucet que je le remerciais de ses communications que je n'avais de parti pris contre aucun arrangement qui paraîtrait convenable et que j'étais tout prêt à suivre l'avis de plus experts que moi. Tout cela cependant s'est passé en conversation et n'a été suivi d'aucune décision. Je me suis promis de vous en faire part, ne voulant rien faire à la légère. Pour moi, je ne demande certainement pas mieux que de me prêter à tout ce qui peut être jugé convenable. Il faudrait seulement que je ne fusse pas exposé à faire une fausse démarche à me présenter sur un autre fauteuil contre une candidature concurrente propre à mettre la division parmi les personnes qui se sont montrés bienveillantes pour moi. Je ne ferai rien dans tous les cas sans l'avis de nos amis.

Excusez-moi de vous occuper de si petites affaires. C'est vous dire le prix que j'attache à votre opinion, et vous ne m'en voudrez pas même d'une petite importunité.

Recevez, Monsieur le comte, la nouvelle assurance de ma haute considération et de mon affectueux dévouement. Ch. De Mazade.

Notes

1M. Doucet.
2Doucet, Camille (1812-1895), directeur général de l’administration des théâtres, élu à l’Académie française le 7 avril 1865, secrétaire perpétuel en 1876.
3Champagny, François-Joseph-Marie-Thérèse Nompère, dit Franz, comte de (1804-1882), écrivain ultra-catholique. Il fut le collaborateur de l’ancien comme du nouveau Correspondant, de L’Ami de la Religion et de la Revue contemporaine. Élu à l’Académie française le 29 avril 1869, en remplacement de Berryer.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «19 juin 1882», correspondance-falloux [En ligne], BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Troisième République, 1882,mis à jour le : 07/04/2013