1878 |
28 septembre 1878
Mgr Guillaume Meignan à Alfred de Falloux
Chalons, le 28 septembre 1878
Monsieur le comte, Permettez-moi de vous féliciter de la lettre que tout le monde vous attribue, et dans laquelle vous donnez de si sages conseils aux défenseurs de la cause catholique. Je me suis trouvé il y a huit jours dans un congrès à Soissons où j'ai tenu à tenir un langage tout à fait conforme au votre. J'ai précisément parlé de l'emploi du mot contre-révolution1, mot vague qu'on ne définissait pas et qu'il est difficile, comme vous l'observez, de définir. Vous avez peut-être, comme moi, blessé certaines gens, mais croyez-le bien, l'avis est bon et dans votre bouche, il aura des conséquences heureuses.
Voulez-vous me permettre de vous envoyer un nouveau volume que je viens de faire paraître chez Douniol, le Prêtre déporté2. C'est une seconde édition mais assez remanié pour avoir, je le pense, de l'actualité. Il s'agit de prêtres angevins et de notre pays. Je voudrais bien que vous en lussiez au moins le commencement et le chapitre sur la révolution. Si vous le trouviez utile, ne pourriez-vous pas en faire dire un mot dans un journal d'Angers ? J'envoie un exemplaire, au rédacteur de L'Union de l'Ouest. Enfin, permettez-moi encore de vous faire hommage d'un nouveau vol. de continuation des Prophéties messianiques3. Quant à celui-là, il est si présent, que je n'en vous demande plus que d'en lire la Préface. Agréez, Monsieur le Comte, l'assurance de mon respect et de mon attachement.
Guillaume év. de Chalons.
