CECI n'est pas EXECUTE 10 novembre 1867

Année 1867 |

10 novembre 1867

René-François Régnier (Mgr) à Alfred de Falloux

Paris, le 10 novembre 1867

Monsieur le Comte,

La lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire, le 3 de ce mois, m'est parvenu au moment où je me disposais à partir pour Rome, et j'ai dû forcément attendre pour y répondre que je trouvasse quelques moments libres. Je ne passerai ici qu'un seul jour. J'ai hâte de vous donner, en toute simplicité et toute franchise les éclaircissements que vous me demandez et auxquels vous avez droit. Je dois avant tout, Monsieur le comte, vous déclarer que l'article du Correspondant1 à été accueilli en nos pays avec une défaveur très marquée par le clergé et la meilleur partie des catholiques. Ce fait établi, je dois vous dire que vous êtes dans le vrai en pensant que j'ai vu avec regret qu'on me supposât l'instigateur de l'article de la semaine religieuse de Cambrai où était discuté celui du Correspondant. Je laisse aux rédacteurs de la semaine religieuse leur liberté d'opinion et d'action., tout en patronnant ce recueil, qui produit un bien très réel surtout par le développement qu'il donne aux œuvres pontificales. Je décline toute responsabilité dans les jugements qu'il peut porter sur les publications auxquels donnent lieu l'approche du concile et sur la part qui lui conviendra de prendre à la polémique religieuse du jour. La semaine religieuse de Cambrai a informé elle-même L'univers que telle est sa position par rapport à moi et elle doit le déclarer dans son prochain numéro. Cette déclaration n'a pu avoir lieu dans le numéro précédent parce qu'il venait d'être imprimé quand elle a été demandée. Vous me rendez parfaitement justice, Monsieur le Comte, en pensant que si j'avais des observations à faire, dans l'intérêt de l’Église, à des hommes qui lui ont rendu d'aussi grands services et lui demeure aussi filialement dévoué que vous, MM. de Montalembert, de Broglie, Foisset, je ne les leur transmettrai pas par la voie d'un journal ou recueil quelconque, mais bien directement et avec tous les égards qui leur sont dus. Du reste, Monsieur le Comte, je crois que vous pouvez être sans inquiétude sur la prudence, la justice et la charité avec lesquelles le concile ménagera l'opinion honnête et éclairée de notre pays, et, dans tout ce qu'elles ont de conciliable avec la religion, ses institutions civiles et politiques. Recevez, Monsieur le comte, avec l'expression de tout le regret que j'éprouve de vous répondre si tardivement, l'assurance ma respectueuse affection.

R. F. archev. de Cambrai

Notes

1Sans doute s'agit-il de la chronique Les événements du mois rédigée par Léon Lavedan, intitulée « Rome et Garibaldi » dans Le Correspondant du mois d'octobre 1867.  

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «10 novembre 1867», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, Année 1867, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES,mis à jour le : 24/10/2012