Année 1854 |
30 janvier 1854
Alfred de Falloux à Jules de Bertou
Bourg d'Iré, le 30 janvier 1854
Cher ami,
Une semaine très laborieuse a causé mon silence prolongé. Le service du très regrettable M. de Larochefoucauld1 m'a tiré hors du Bourg d'Iré puis y a attiré du monde. J'ai été ensuite à notre académie de Combrée échanger des adieux avec Monseigneur Charbonneaux2 prêt à partir pour sa sainte mission; enfin, Paul de Resseguier3 est arrivé, et nous le possédons encore. C'est sur lui que je compte pour vous donner tous les détails de nos travaux, mais je ne veux pas l'attendre pour vous annoncer que mon lit est revenu d'Angers et dépasse en mérite ce que vous même avez pu imaginer. Jugez donc si je suis empressé de déposer à vos pieds le souvenir de ma résistance!
Les 7000 francs sont-ils arrivés chez M. Leroy? J'ai reçu la Force du droit4 mais n'en ai fait encore aucun usage, mon travail était tout interrompu depuis 15 jours, alternativement par la fatigue et par le repos, et moi-même bien ralenti par la perspective imminente de la guerre. J'oubliais de vous dire que j'ai été nommé, hier, président du comice agricole de Segré, dignité sans serment et la seule qu'on eut laissée, jusqu’à ce jour, à notre ancien et opiniâtre ennemi, Mr Chollet. La fusion5 a été complète et sur 57 votants de toutes espèces de couleurs, j'en ai eu au-delà de 50, le chiffre net n'ayant pas été articulé par M. Chollet qui avait cru au moins a une lutte et avait voulu présider lui-même le scrutin. Ne m'oubliez pas dans la rue St Dominique6, et annoncez-y, comme dans la rue de Lille 807, la visite de Paul [de Rességuier] aussitôt qu'il sera a Paris, c'est-a-dire vraisemblablement à la fin de la semaine. Vous savez d'avance ce qu'il remportera de tendresses. Alfred