1885 |
4 janvier 1885
Albert de Rességuier à Alfred de Falloux
Faye par Decize. Nièvre
le 4 janvier 1885
Cher ami, le changement d'air a été le meilleur des remèdes pour notre petit collégien, qui s'est assez vite et assez bien rétabli pour suivre trois ou quatre chasses, tant à pied qu'à cheval. Il faut maintenant, le ramener à ses études et lui faire réparer le temps perdu. Nous nous disposons donc, Paul (l'ancien1) et moi à partir demain matin pour Paris. Le reste de la colonie nivernaise nous y rejoindra mercredi. Et vous, cher ami, quand nous y annoncerez-vous votre arrivée ? Dés mon retour, j'en préviendrai M. Jardry et je serai à sa disposition et à celle de Monsieur Roze pour la collection des épreuves de votre nouveau volume. Nous avons lu avec le plus grand plaisir, le second article de Monsieur Leroy-Beaulieu2 sur les catholiques libéraux, le Syllabus et le Concile. Ce témoin, personnellement étranger, aux querelles qu'il raconte, démontre aussi bien le mal qu'ont fait à l’Église les énigmes du Syllabus, que je le nommerais volontiers premier secrétaire de l'ambassadeur que le comte de Paris voulait envoyer à Rome pour nous préserver de l'encyclique en question. Dites-moi donc, à ce propos, si vous songez toujours à ce voyage que je ne souhaite que très modérément et que je vous supplie, en tout cas, de n'entreprendre que lorsque l'hiver sera tout à fait passé et le printemps tout à fait venu. Je vous remercie des bonnes nouvelles que vous nous donnez de votre prochaine élection sénatoriale. Charles m'écrit que le Gal de R3. montre peu de goût pour le candidat choisi par votre comité. Est-ce qu'il le regrette pour lui-même ? Ou peut-être bien pour vous ? Mille et mille tendresses.
Al.