1885 |
12 janvier 1885
Albert de Rességuier à Alfred de Falloux
Paris 12 janvier 1885
Cher ami, je ne crois pas pouvoir, en conscience, vous laisser triompher, comme vous y paraissez disposé, des paroles du P. Pierling. Elles sont, paraît-il, comme le Syllabus, susceptibles d'interprétations diverses et la Pesse Wittgenstein1, chez laquelle a été tenue la conversation que je vous ai transmise, assure que je les ai mal comprises. D'après elle, le P. Pierling n'a entendu parler que de la politique du pape dans ses rapports diplomatiques avec les gouvernements, et nullement de ses dispositions, plus ou moins favorales aux doctrines de la société moderne. La seconde manière en question, ne serait donc pas une évolution vers l'Univers mais une attitude plus ferme et moins conciliante vis-à-vis de la Russie, de la Prusse et de la France. La princesse ajoute que le cardinal Czacki2 lui écrit de Rome dans le même sens, et qu'elle ne serait nullement étonnée [que] le nonce actuel ne fut prochainement rappelé. On vient de m'apprendre à l'instant qu'Antoine de Castellane a été assez gravement incommodé par un poêle au charbon placé trop près de sa chambre à coucher. On m'assure en même temps qu'il ne s'en ressent plus du tout et qu'il était en parfaite santé au service du prince Radziwill3. Malgré cette assurance je vais aller rue Barbet de Jouy. Mille hommages à la chère Madame de Castellane, auprès de laquelle je voudrais bien être avec vous comme il y a deux mois. Mille et mille tendresses.
Al.
Paul est repris par la goutte.