CECI n'est pas EXECUTE 23 février 1885

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23 février 1885

Albert de Rességuier à Alfred de Falloux

Paris, 23 février 1885

Cher ami, il y aurait abus à accepter votre offre de nous rapporter des chapelets bénis et autres objets du même genre. Nous en sommes suffisamment pourvus. Ce que nous vous demandons très instamment, c'est de nous associer à toutes vos dévotions et aux précieuses bénédictions que vous en recueillez. N'est-ce pas un peu le droit de ceux qui s'associent fidèlement aux intentions de votre pèlerinage et aux satisfactions réelles que vous paraissez y avoir trouvées ? À ce compte, la part que vous nous devez n'est pas petite ; et nous serions bien exigeants si nous ne nous en contentions pas. L'ajournement dont vous nous avez transmis l'assurance donne lieu de penser que vous avez été compris et qu'on se rend compte des inconvénients du langage même le plus modéré sur le sujet en question. Mais alors pourquoi se borner à ajourner ? C'est un abandon définitif qui serait désirable. Est-ce trop attendre de l'efficacité de vos conseils que de l'espérer ? Vous avez dû recevoir dans la dernière lettre l'adresse de Madame Piccoli – Noël : rue, ou place Saint-Marc numéro 17. Les nouvelles de Madame Craven sont aussi bonnes que possible. Madame de la Ferronnays1 assure qu'elle ne souffre plus que de la défense qu'on lui fait de parler et que, faute d'interlocuteurs laïques disposés à se prêter à sa désobéissance, elle a d'interminables entretiens avec son confesseur. C'est lundi prochain que nous devons commencer avec M. Jardry nos séances quotidiennes de correction des épreuves de votre nouveau volume. Rendez-vous est pris chez moi de 7h30 à 9h30 du matin. Monsieur Roze2 y sera, non de sa personne, mais par les épreuves corrigées qu'il nous enverra chaque jour. Mille millions de tendresses. Que de choses vous nous apprendrez à votre retour ! Je continuerai à adresser mes lettres à Ernest Bouin poste restante tant que vous ne m'aurez pas donné d'instructions contraires.

Post-Scriptum Paris 23 février 1185

Berthe3 qui refusait ce matin de vous donner aucune commission, se ravise, ce soir. Elle vous demande de lui rapporter une petite croix d'argent, qu'elle puisse porter sur elle ; mais assez grande cependant, pour que le pape va bien lui appliquer les Indulgences pour la bonne mort, faveur qui ne s'applique pas, paraît-il, aux croix qui ne sont pas d'une certaine grandeur. Mille millions de remerciements et de tendresses.

Notes

1Peut-être Alexandrine de La Ferronnays (1823-1894).
2Roze, Pierre-Gustave (1812-1883), militaire. Promu enseigne de vaisseau en 1837, il avait pris part à l'expédition du Mexique. Capitaine de vaisseau en 1856, contre-amiral en 1862, il sera nommé gouverneur de Cochinchine en 1865. Il avait quitté le service actif en 1877. Falloux en avait fait son collaborateur pour la rédaction de ses Mémoires.
3Sa fille.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «23 février 1885», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, 1885, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES,mis à jour le : 07/04/2013