Année 1856 |
2 juin 1856
Alfred de Falloux à Francisque de Corcelle
Cher ami,
Me voici installé aux Néothermes1 et je pense avec regret que votre lettre dont je suis si impatient va peut-être perdre du temps en allant passer par Segré. Veuillez donc, si votre arrêt n'est pas encore formulé, me l'adresser directement, 56, rue de la Victoire. Les impressions qui me sont connues jusqu'ici sont très favorables et rendent justice à ma charité. Je n'y croirais cependant complètement que quand vous en aurez fait autant vous même. En attendant, laissez-moi joindre les très vives simplifications à celles de Montalembert pour obtenir votre article sur Rome et le St Père. Tout est urgent dans cette question et le Correspondant ne peut se laisser devancer par personne, de même que personne non plus n'y peut prendre votre place. C'est le cas ou jamais, cher ami, de faire un effort et nous ne vous le demanderions avec tant d'importunité, si ce n'était pour une telle cause. Veuillez donc nous rassurer par une promesse. Quand nous aurons votre parole, nous ne serons plus en peine de rien. Mille et mille tendresses.
A. de Falloux.
P. S. Il va sans dire que c'est au nom de Montalembert que je vous écris, en même temps qu'au mien. Il est en ce moment aux prises avec Morny2 dans le Corps législatif3 pour une interpellation sur l'agiotage. Je me suis offert à lui servir de secrétaire, parce que mon sentiment est bien parfaitement identique au sien et que j'en profite pour vous donner ma nouvelle adresse. Le nombre des abonnés ne s'arrête pas dans son accroissement4 et le clergé y figure toujours en grand nombre.