Année 1860 |
6 janvier 1860
Alfred de Falloux à Charles de Montalembert
Versailles, 6 janvier 1860
Cher ami,
Quoique Villemain se soit chargé se vous écrire je veux pour plus de sûreté vous dire de mon côté le résultat d'hier. Le scrutin a été fixé au jeudi 8 février, M. Guizot ayant annoncé qu'il avait un engagement de M. de Barante d'être rendu à cette date et nos autres confrères s'étant fort écriés quand on a voulu plaider en votre faveur, lorsque le Père Lacordaire est en cause1. M. Guizot m'a tenu un très bon langage à son sujet.
Faites-moi donner des nouvelles de votre santé, je vous en prie cher ami, par n'importe qui car je crois Madame de Montalembert2 aussi accablée de correspondance que vous. Pour moi, ma dernière crise m'a laissé une assez longue trace. J'ai cependant voulu aller avant l'académie chez celui3 de nos confrères que j'avais encore plus regretté de manquer vendredi que vous-même. Je l'ai trouvé et j'ai été bien content de sa persévérance. Du reste la démission de Walewski4 et la tournure des affaires achèvent d'enlever toute chance au voyage du cardinal Antonelli5. Je dois dîner lundi, avec le nonce6, chez Mme de Gontaut7, si je vais assez bien pour cela. Mille et mille tendresses, cher ami, des plus vraies et des plus fidèles.