1872 |
4 janvier 1872
Alfred de Falloux à Jules de Bertou
4 janvier 1872
Cher ami,
Je comprends mieux que personne combien la souffrance oblige à modifier les itinéraires et je remercie Madame de Castellane de tout ce qui la soigne, même quand cela nous prive si cruellement. Je vous remercie au même point de vue de tout délai apporté à votre arrivée tout en demeurant bien impatient du signal que je vous demande vingt-quatre heures d'avance, afin de faire chauffer votre chambre, qui risque de vous paraître au sortir de Rochecotte.
Je suis dans mon lit, avec une crise qui commence ; cette réclusion, du moins, sera bonne à ma gorge.
On m'écrit de Versailles que les ultra-pointus mettent un peu d'eau dans leur vin. M. de la Rochette1 et M. de Carayon2, à qui j'avais écrit sur un ton cordial, me répondent de même et tiennent évidemment à se rapprocher, autant que possible de la majorité. Il est évident que si les consignes du dehors n'étaient pas là, il n'y aurait point une dissidence. Quel feuilleton Madame Madeleine3 fait-elle sur tout cela. Votre silence à ce sujet et propre à m'inquiéter. Mille tendres regrets, mille vœux et mille pardons de ma brièveté plus commandée que jamais.
Alfred.