1871 |
2 octobre 1871
Alfred de Falloux à Couvreux (abbé)
Caradeuc, 2 octobre 1871
Cher Monsieur l'abbé,
je vous ai adressé hier les fidèles sentiments par l'entremise de Monseigneur [Dupanloup]. Aujourd'hui, je vous demande de vouloir bien, en lui communiquant la lettre ci-incluse, son signataire a été sous-préfet de Saumur1 depuis plus de 20 ans et ce sont ses excellents sentiments à tous égards et ses excellentes relations dans l'Anjou qui l'ont privé de l'avancement auxquelles il avait droit. Je l'avais connu antérieurement dans plusieurs salons du faubourg Saint-Germain. Je doute donc que vous puissiez obtenir à Orléans un administrateur plus sympathique mais je doute encore davantage du crédit que l'on suppose à l'évêque et qui devrait exister en effet, si Monsieur Thiers se souvenait davantage du passé ou se préoccupait de l'avenir. Mais hélas ! Il est de plus en plus absorbé dans le présent le plus étroit puisqu'il est tout personnel et je ne fonde plus sur lui aucune espérance sérieuse d'aucune nature.
Je profite de cette occasion, cher Monsieur l'abbé, non seulement pour vous remercier encore, car ma reconnaissance ne s'épuise pas, mais pour vous presser bien vivement d'user de toutes sortes d'honnêtes moyens pour amener Monseigneur [Dupanloup] à tenir la parole qu'il vient presque de donner au Bourg d'Iré. J'y serai rentré avant 15 jours, et je subordonnerai dès lors tous mes mouvements à vos instructions.
Au revoir donc, prochain, j'espère, bien à vous de tout cœur.
Falloux
P. S. Veuillez partager avec Monsieur Labbé Lagrange2 tous les sentiments de ce billet, que l'heure de la poste me force d'abréger.