CECI n'est pas EXECUTE 6 janvier 1872

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6 janvier 1872

Alfred de Falloux à Jules de Bertou

6 janvier 1872

Cher ami,

les meilleures nouvelles que vous donnez à Marie nous sont une vraie étrenne dont nous jouissons en commun est bien vivement. J'espère que l'abbé Couvreux nous en donnera bientôt aussi de pareilles, et en attendant, je le remercie de l'adresse de M. de La Rochetrie1, qui me suffit parfaitement pour remettre en règle et réparer un retard déjà trop prolongé. Il est vrai que j'avais son voyage en Belgique pour excuse. Je vous mets le Français dans [Le Journal du] Maine-et-Loire à la poste ; vous pouvez le garder jusqu'à ce que j'aille le chercher. Je ne sais si ce pourra être pendant le séjour de la duchesse de Galliera2, car je suis en moins bonne veine, et je m'attends à ce que l'excursion de Paris, qui me contrarie au-delà de ce que je veux dire, ne me mettent tout à fait sur le flanc. En tout cas, Rochecotte sait bien qu'aucun hôte ne peut jamais ajouter à mon désir d'aller chercher sous son toit ce qu'on ne trouve que là.

Albert [de Rességuier] ne sait encore rien de positif sur Corcelle par Corcelle, mais je ne serai pas plus surpris que vous que cette pierre d'achoppement eût été perfidement jetée sur le chemin de la majorité. C'est le crime des malfaiteurs qui jette une poutre sur le passage d'un train, et quand on songe que c'est la France entière qui peut sauter, l'indignation n'a pas de bornes.

Rien n'est plus propre à désunir les rangs que la question romaine ; elle prête à toutes les déclamations, sans pouvoir prêter à aucune action, ce qui empêche nécessairement les esprits ardents et les esprits positifs de se rencontrer. J'en ai bien longuement causé hier avec Arthur [de Cumont], qui doit voir l'évêque d'Orléans à son arrivée. Toutefois, je n'oserais me permettre un avis formel sur la nécessité ou non d'une interpellation, car cela ne peut se juger que sur place ; mais je ne puis me défendre de l'inquiétude. Si rien ne survient à la traverse, mon plan est de partir lundi prochain, de me soigner jusqu'au vote de jeudi, d'aller passer le vendredi à Versailles et de revenir le samedi à Angers. Le premier volume, qui arrivera probablement à 600 pages, sans Mme Swertohf, sera finie ; on n'en fera le tirage pendant que je serai à Paris, et je demande [mot illisible] que les deux autres volumes soient car cela aura pris deux mois [mot illisible].

Alfred

Notes

1Sans doute Jean-Baptiste Laage de La Rocheterie (1811-1894), propriétaire à Orléans. Sans doute s'était-il rendu en auprès de sa belle-famille, son fils s'étant marié en 1862 au château de Houlai (Belgique), à Marie Esrnestine de Man d'Attenrode.
2Marie, duchesse de Galliera, née Brignole-Sale (1812-1888). Son hôtel était situé au 57 de la rue de Varenne. C'est aujourd'hui l’hôtel Matignon.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «6 janvier 1872», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, 1872, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES,mis à jour le : 26/02/2013