CECI n'est pas EXECUTE 24 juin 1850

Année 1850 |

24 juin 1850

Alfred de Falloux à Mgr Dupanloup

Segré, 24 juin 1850

J'ai écrit à Albert courrier par courrier afin qu'il remit à M. de Riancey tout ce qu'il pourra trouver au fond de mon sac dont il veut bien garder l'administration pendant l'absence. Vous me pardonnerez ce qu'il n'y trouvera pas et vous m'admettrez comme les débiteurs en retard, à m'acquitter en plusieurs termes. Quant au parti que vous avez pris, je me permets de vous en féliciter comme si j'y étais absolument étranger.

J'ai déjà dévoré votre Instruction, et si je n'en rends pas compte moi même ce sera dans le cas (facile à réaliser) où j'aurai associé à mon admiration un interprète plus sur et plus éloquent. Vous recevrez le n° à Orléans aussitôt que le travail sera publié. Quant à votre nomination au Conseil supérieur je ne la mettais pas en doute1. Ce sera tout ensemble Vox Populi vox Déi. Comment y pourriez-vous résister.

Au moment où je me pâmais d'aise à la lecture de la lettre de M. de Montalembert au Constitutionnel sur le Piémont et la Belgique2. J'ai été d'autant plus désolé du Récit de la séance au conseil d’État lui qui avait si cordialement applaudi à une certaine anecdote du Prince de Talmont3 que je racontais au cercle catholique, pourquoi donc <mot illisible> t-il comme lui la Porte de retraite de nos amours propres légitimistes. Nous ne demandons qu'à lui rendre les armes. Ne peut-il cesser seulement de les prendre contre nous ? Le tout soit dit avec mon inaltérable affection et mon enthousiasme croissant !

Si je vais à Paris, Monseigneur, j'aurai hâte de profiter de votre charitable hospitalité : mais la conscience positive de ma faiblesse m'a déterminé à demander une prolongation de congé. Je suis encore à la merci de mes <mot illisible> dont j'ignore l'arrêt. Je ne veux pas du moins, en l'attendant, que vous ignoriez mon respect le plus profond et mes plus vives reconnaissances.

A. de Falloux

Notes

1Votée en mars 1850, la loi de l'enseignement, dite loi Falloux, prévoyait la création d'un Conseil supérieur de l'Instruction publique. Mgr Dupanloup qui fut l'un des plus ardents défenseurs de cette loi, venait d'être admis à ce Conseil supérieur.
2Datée du 17 juin 1850, cette lettre de Montalembert protestait avec vigueur contre les articles du Constitutionnel justifiant les attentats dirigés par le gouvernement du Piémont contre la liberté de l’Église et l'apologie de la politique suivie par le gouvernement belge dirigé alors par la gauche.  
3La Trémoille, Antoine-Philippe de, prince de Talmont (1765-1794), commandant de la cavalerie des armées catholiques et royales pendant la Révolution française.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «24 juin 1850», correspondance-falloux [En ligne], Seconde République, Années 1848-1851, Année 1850, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES,mis à jour le : 13/12/2015