1877 |
11 novembre 1877
Alfred de Falloux à Jules de Bertou
11 novembre 1877
Cher ami, tout ce qui ajourne votre présence au Bourg d'Iré nous cause un double chagrin et vous demande de nous traiter en conséquence c'est-à-dire de nous donner le plus de détails possible sur votre santé et de faire luire l'espérance dés que vous la croirez permise. J'attendrai pour discuter avec vous la question des lettres confidentielles au pape que vous m'ayez transmis l'impression à ce sujet de votre vénérable confident. En attendant l'Union ne vous-a-t-elle par raconté comment l'Univers l'a fait pour nous que le pape ayant reçu du P. Curci1 ce que vous nommez en termes touchants une lettre fidèle s'est contenté d'écrire : impertinence. J'ai été charmé de l'article du Correspondant qui ne vous a point échappé non plus mais quel est ce Joubert ? Le jeune homme qui a déjà paru dans le Correspondant signe André Joubert2 ; celui-ci L. Joubert3. Cette excellente famille a déjà un ancien député et un sénateur. A-t-elle aussi deux écrivains ? Les Paul de Candé4 sont venus dîner hier et se sont beaucoup occupé de vous. Paul de Pontbriand5 a été renommé très brillamment au Conseil général. Nous n'avons aucune nouvelle de Rochecotte. Je vais en demander ce matin. Celles du Sénat me semblent bien pitoyables, et s'il n'y a pas d'oies dans ce quartier-là, le Capitole est perdu, et nous avec !
Alfred
1Le Père Carlo Maria Curci (1809-1891) est le premier directeur de la revue fondée en 1860 avec l'appui de Pie, Civiltà Cattolica, une revue jésuite très hostile aux catholiques libéraux.
2Joubert André (1847-1891), collaborateur du Correspondant de 1869 à 1880 et de plusieurs revues d'Anjou.
3Quelques jours plus tard, Falloux lui avouera que c'est lui qui se cache derrière L. Joubert.
4Paul Brillet de Candé (1837-1913).
5Sans doute Paul Marie du Breil de Pontbriand (1838-1914), historien et héraldiste. Il venait d'être élu au Conseil général de la Mayenne.
