CECI n'est pas EXECUTE 8 octobre 1872

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8 octobre 1872

Alfred de Falloux à Couvreux

Bourg d'Iré, 8 octobre 1872

Cher Monsieur l'abbé,

Je veux prendre votre silence depuis votre retour comme un très bon signe pour les questions qui nous préoccupent le plus vous et moi. Cependant un seul mot qui me fixerait à cet égard, sans entrer dans des détails que ne comporte guère la correspondance, me ferait grand plaisir. Il me prouverait aussi que vous avez bien senti que les affaires qui m'appelaient à Angers étaient impérieuses, puisqu'elle m'avait interdit de vous attendre, et je vous serais si reconnaissant de consoler vous-même mon vrai et vif chagrin à cet égard. Vous aurez été surpris de trouver Veuillot dans le bilan de Rochecotte, et vous plaiderez, je l'espère, avec moi, pour qu'on ne laisse pas le petit conflit dans les régions de l'antichambre où tout se transforme d'ordinaire en commérages envenimés et malveillants1.

Je suis confus de vous reparler de votre exemplaire Swetchine, que j'ai si maladroitement fait mettre en fourrière, et j'ai un si vif désir d'apprendre que ma bêtise est réparée, soit par vos soins, soit par ceux de M. l'abbé Lagrange2, que je vous demande de me mettre en paix avec moi-même, si cela vous est possible. Néanmoins toutes mes ambitions en ce genre ont une limite, c'est votre santé ; il faut avant tout, que vous vous soignez, même à nos dépens, et si la correspondance vous fatigue, je vous demande en grâce de prendre M. de Bertou pour truchement en attendant votre mieux et votre revoir, deux biens, cher Monsieur l'abbé, pour lesquels j'adresse à Dieu les vœux les plus sincères et les plus amis.

Alfred

P.S. Vous avez su par une de mes dernières lettres à Rochecotte que notre évêque3 m'avait écrit un petit mot très affectueux et attestant ses soucis pour la question de l'enseignement, c'est-à-dire un retour [mot illisible] à l'Assemblée, puisqu'elle ne peut tarder à y être discuté.

1Voir lettre de Falloux à Bertou du 7 octobre 1872.

2François Lagrange (1827-1895), secrétaire de Mgr Dupanloup; il était depuis 1860 vicaire général d'Orléans. Il sera nommé chanoine titulaire de Paris en 1880, puis évêque de Chartres en 1889. Il publiera une importante biographie de Mgr Dupanloup, Vie de Mgr Dupanloup, évêque d'Orléans, 3 vol., Paris, 1883-1884.

3Mgr Dupanloup, évêque d'Orléans.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «8 octobre 1872», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1872,mis à jour le : 02/02/2020