1880 |
12 janvier 1880
Léon Fourichon à Alfred de Falloux
Paris, 12 janvier 1880
Monsieur le Comte,
C'est un grand honneur pour moi que vous ayez songé à m'envoyer votre écrit sur L'Unité nationale1. Tout y est digne de vous et de la cause que vous défendez ; tout y porte votre forte empreinte. Pourquoi faut-il, hélas ! qu'en des circonstances graves, vous soyez éloigné de la tribune parlementaire ! C'est un malheur public bien vivement senti. Nous comptons sur le rejet de l'article 72. M. Dufaure est préparé et bien résolu à prendre part aux débats.
Veuillez agréer, Monsieur le comte, avec mes remerciements, l'assurance de ma très haute et respectueuse considération.
M. Fourichon
1Publié dans un premier temps dans le Correspondant du 25 novembre 1879, l'article de Falloux De l'unité nationale fut publié quelques semaines plus tard par l'éditeur A. Sauton (Paris, 1880, 93 p.). Dans ce texte Falloux s'en prenait violemment aux projets de laïcisation scolaire des républicains désormais au pouvoir et notamment à l'article 7 du projet de loi de Jules Ferry prévoyant d'exclure de l'enseignement les congrégations non autorisées.
2En discussion au Sénat à partir de janvier 1880, l'article 7 de la loi Ferry qui voulait interdire l’enseignement aux congréganistes non autorisés fut vivement critiqué au nom de la liberté de l'enseignement. Le 22 février, son adoption sera repoussée par 148 sénateurs contre 129.