1882 |
25 mai 1882
Armand de Pontmartin à Alfred de Falloux
Les Angles1, le 25 mai 1882
Mon cher Comte,
Au lieu d'accepter vos remerciements, qui me sont pourtant bien précieux, je devrais m'excuser auprès de vous ; car j'étais si fatigué en écrivant mon article que j'ai été forcé de faire un peu d'école buissonnière. Si je n'étais pas, hélas ! le contraire d'un cygne, je dirais presque que ces deux feuilletons en ont été le chant.
Pour lutter contre mon âge et ma mauvaise santé, il me faudrait un peu d'encouragement ; or, je ne connais rien de plus décourageant que le milieu de la Gazette de France, à commencer par son directeur, M. Janicot2, qui, depuis quatre ans, ne m'a pas donné signe de vie. Mais, au milieu de toutes mes petites disgrâces, je suis bien heureux, mon cher Comte, d'avoir pu vous rendre cet hommage et dire de vous ce qu'on en pense déjà dans le présent et ce qu'on en dira surtout dans l'avenir ; heureux aussi de cette occasion qui a renoué entre nous des relations d'ancienne date et qui me permet de vous exprimer une fois de plus ma sincère admiration et mes profondes sympathies.
A. de Pontmartin
1Commune du Gard où réside A. de Pontmartin.
2Janicot, Gustave (1830-1910), journaliste légitimiste. Secrétaire de Genoude puis de Lourdoueix, rédacteur à la Gazette de France dont il avait pris la direction en 1861.
