1877 |
11 novembre 1877
Alfred de Falloux à Pauline de Castellane
11 novembre 1877*
Chère Madame, Madelle Lecreux nous oublie ou nous abandonne, et cela est bien coupable de sa part, car notre sollicitude ne cesse de l'implorer. Je dois vous nommer aussi les Candé1 dans notre plainte, car ils nous sont venus hier et nous ont parlé de Rochecotte absolument comme nous en parlons nous-mêmes. Pour l'abbé Couvreux, je ne le gronde pas parce que je le tiens aussi au nombre de ceux qui ont un trop juste droit aux secrétairex. Madame de Caradeuc2 va passablement.
Bertou nous a beaucoup parlé du volume de Victor Hugo. Voudriez-vous nous l'apporter, mais non nous l'envoyer, car j'en suis curieux, sans vouloir l'acheter ni par mon argent, ni par votre peine.
Je ne vous dis rien sur Paris ou plutôt sur Versailles, car je suis, comme vous probablement, très dérouté par ces volontés de résistance qui s'annoncent dans les journaux et ne viennent point se placer en face de l'ennemi. Je sais de la meilleure source que ce n'est point de la faute d'Albert [de Rességuier], et je crois que ce n'est point dans le caractère du Maréchal [Mac Mahon]. Je cherche donc ailleurs, et je ne devine pas où l'on en veut venir. Hélas ! Hélas ! Quand pour nous dire au revoir ?
A. de F.
*Arch.nat. Fonds Castellane
1Paul Brillet de Candé (1837-1913), propriétaire foncier à Noyant-la-Gravoyère, une commune proche du Bourg d'Iré.
2Emilie-Marie-Charlotte de Caradeuc, née de Martel (1801-1882), mère de Marie de Falloux.