CECI n'est pas EXECUTE 6 juin 1880

1880 |

6 juin 1880

Charles Chesnelong à Alfred de Falloux

Paris, 6 juin 1881

Monsieur le comte,

Je n'ai pas voulu troubler les premiers jours de votre douleur ; je m'y suis associé, dès que j'ai connu le grand deuil1 qui vient de vous frapper, dans un sentiment de sincère, profonde et respectueuse sympathie. Dans de telles épreuves, la résignation ne peut venir que du temps et les consolations que de Dieu ! À vous, homme de foi vaillante et inébranlable, cette consolation ne manquera pas. Vous savez mieux que personne que Dieu est bon même quand il frappe, et que s'il vous a ravi cette créature aimée dont vous aviez été l'orgueil, la joie, le soutien, l'âme et la vie, c'est que par sa douce candeur, par sa pureté angélique, par les incessantes aspirations de son cœur, par un admirable dévouement, par toutes les vertus dont Dieu, avec son père et avec les pauvres avait le secret et connaissait le <mot illisible> elle était mûre pour le ciel. Dieu ne vous l'a ôté que pour la prendre plus près de lui ; et en la retrouvant là dans vos prières, votre douleur sera doucereuse ; et cette douceur en vous venant de Dieu et de votre fille chérie, en arrivant à votre cœur par votre foi, vous sera, je l'espère, une consolation digne d'un grand chrétien tel que vous.

Pardonnez-moi cet épanchement, je m'y suis cru autorisé par la bienveillance que vous m'avez souvent témoignée, et permettez-moi d'y joindre l'hommage de tous mes sentiments de respect et de dévouement.

Ch. Chesnelong

1Falloux venait de perdre sa fille unique, Loyde de Falloux.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «6 juin 1880», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, 1880, CORRESPONDANCES,mis à jour le : 15/03/2016