Année 1867 |
13 janvier 1867
Karolina Sayn-Wittgenstein
13 janvier 1867
Fidèle à ma personne, je vous envoie, mon cher Comte, la lettre de Mme Swetchine que vous désiriez revoir.
Je viens en même temps vous demander vos nouvelles et vous dire combien j'avais été attristée à ma visite au Marais d'apprendre que vous étiez si souffrant.
Je compte sur votre charité pour me faire écrire comment vous allez maintenant. Nous avons très beau temps ici et tout nous présage un meilleur été que l'année dernière. Puissent les anges politiques ne pas venir troubler les bienfaits de la belle saison.
Quant à la mort du grand ennemi de la paix publique, je crains bien qu'elle n'apporte à l’Église ni plus de sérénité ni une bienveillance plus sincère. C'est le démon qui règne et qui aura encore quelque temps raison des bons et des justes.
Combien je me réjouis de vous retrouver à Paris, l'hiver prochain ; Rome ne saurait m'aller de ce moment. La placidité des Romains m'impatienterait trop et ma manière de voir les choses les dérangerait. Il vaut donc mieux attendre de meilleurs jours. Si vous dirigiez vos pas vers l'Allemagne cet été j'espère bien, mon cher Comte que vous n'oublierez pas Sayn1 et ses habitants qui seraient si heureux de vous posséder. Vous connaissez mes sentiments pour vous.
Princesse de Sayn Wittgenstein
1Sayn-Wiitgenstein, en Allemagne.
