CECI n'est pas EXECUTE 11 janvier 1886

1886 |

11 janvier 1886

Mgr Meignan à Georges de Blois

Tours, le 11 janvier 1886

Monsieur le Comte1,

Jusqu’au dernier moment j’espérais pouvoir assister à la cérémonie funèbre de l’inhumation au Bourg d’Iré de M. le Comte de Falloux dont je sens si vivement la perte pour l’Église, pour la France, j’ajouterai, surtout pour tous ceux qui ont eu le bonheur, jusque dans ces derniers temps, de l’approcher de plus près.

La voix publique a déjà célébré les éminentes qualités et vertus de celui dont vous êtes le digne héritier. J’aurais voulu que la pompe ecclésiastique dans son éclat eussent entouré le cercueil d’un homme qui a vécu pour l’Église et en a toujours si parfaitement compris ses intérêts. Croyez que l’archevêque de Tours s’y serait prêté avec grand empressement.

Du moins nos prières n’ont point fait défaut à celui que nous pleurons.

Agréez, Monsieur le Comte, l’assurance de mes sympathies respectueuses et dévouées

Guillaume2, arch. de Tours.

1Blois Georges Aymar, comte de (1849-1906) neveu et héritier d’Alfred de Falloux. Maire de Daumeray (Maine-et-Loire) en 1888 puis conseiller général du canton de Durtal (Maine-et-Loire), il fut élu sénateur du Maine-et-Loire en 1895. Réélu en 1897 puis en 1906, il prit place au groupe de la droite monarchiste. Propriétaire d'un domaine agricole, ayant hérité de son oncle Falloux, les célèbres étables du Bourg d’Iré, il intervint dans la plupart des débats agricoles. Il publia les Mémoires d'un royaliste de son oncle peu après son décès.

2Mgr Meignan Guillaume-René (1817-1896), collaborateur du Correspondant, il avait fondé avec Cochin, les premiers cercles d’ouvriers du Boulevard Montparnasse. Membre du clergé de Paris, l'un des rares représentants en France au milieu du XIX d'une exégèse progressiste, très lié au groupe catholique libéral du Correspondant. Évêque de Châlons sur Marne en 1864 membre de la Minorité au Concile Vatican I, transféré à Arras en 1882, il succéda à Mgr Colet à l'archevêché de Tours en 1884. Cardinal en 1893, il fut l'un des rares évêques français de l'époque soucieux de relever le niveau scientifique du clergé. Voir H. Boissonnot, Le cardinal Meignan, Paris, 1899.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «11 janvier 1886», correspondance-falloux [En ligne], 1886, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, Troisième République,mis à jour le : 22/04/2019