CECI n'est pas EXECUTE 10 août 1849

Année 1849 |

10 août 1849

François-René Vallet de Villeneuve à Alfred de Falloux

Château de Chenonceaux et Bléré, 1ndre-et-Loire, Le 10 août 1849

 

Madame,

Toutes les fois qu’il est possible d’avoir de vos nouvelles Made de Villeneuve et moi nous en saisissons l’occasion avec un grand empressement. Vous n’êtes nullement oubliée des habitants de la Touraine et ils voudraient vous le prouver. Ainsi donc dernièrement au passage du Prince Louis Nap. que nous avons vu naître, nous avons été bien empressés de parler de vous à M. de Falloux qui nous a assurés que parfois vous pourriez faire une apparition dans notre bonne et jolie ville de Tours. Quelle ne serait pas notre joie ! N’en doutez pas je vous prie. Depuis que j’ai eu l’honneur de vous voir que d’évènements ! Et quelle hardie surprise que l’établissement de la République qui n’est et ne sera jamais appropriée à nos mœurs et à nos usages. Au milieu de ces malheurs, M. de Falloux a déployé un bien noble et bien grand caractère. Il est placé bien haut dans l’opinion des honnêtes gens amis de l’ordre et qui parfois n’ont pas assez de fermeté, lui en a pour eux ainsi qu’une éloquence vraie, simple, admirable qui produit toujours un grand effet. Je ne doute pas que le Prince qui a l’esprit juste ne lui ai voué une bien grande estime, un bien grand attachement. On est heureux de prendre et de suivre des conseils donnés par un homme si supérieur et vraiment homme d’État. Nous lui portons particulièrement un bien gd intérêt et si vous aviez la bonté de le lui dire et de lui parler de nous quand vous le verrez nous en serions bien reconnaissant.

Mad. de Villeneuve et moi nous voudrions bien qu’il put arranger avec le Prince Louis une petite visite incognito qu’il nous a promis pour se retramper nous a t-il-dit avec une grâce parfaite près de vous dans le glorieux passé de la famille. Si il y a un moment favorable que M. de Falloux veuille bien le saisir. Il faut s’arrêter à la station d’Amboise ; mais je sais en même temps combien les évènements sont graves, le temps les instants comptés et que le Pce ne s’appartient pas.

Tous les jours nous attendons des nouvelles de mon petit-fils Augustin Galitzin1 il est avec sa femme à St-Petersbourg. Dés qu’ils auront reçus les passeports ma petite fille seule se mettra en route pour venir nous rejoindre. Sa santé a été fort éprouvée et a grand besoin de soin. Sa pauvre mère ne vit pas dans l’attente et l’anxiété qu’elle éprouve de ce retour si désiré.

Mad. de Villeneuve me charge de la rappeler à votre bien aimable souvenir ainsi qu’à celui du général, veuillez ne pas m’oublier aussi près de lui et recevoir avec bonté l’hommage du sentiment le plus respectueux avec lequel j’ai l’honneur d’être, Madame.

Votre très honorable et très obéissant serviteur.

Le Cte de Villeneuve2

 

1Augustin-Petrovtch Galitzin (1823-1875), il avait épousé, en 1844, au château de Chenonceaux (Indre-et-Loire), Louise Elisabeth de La Roche-Aymon, fille de François-René de Villeneuve. Note ci-dessous.

2François-René Vallet de Villeneuve (1777-1863), comte Vallet de Villeneuve (par décret impérial du 28-10-1808), Chambellan du roi de Hollande, Sénateur, Chambellan de Napoléon III, Trésorier-receveur des finances de la ville de Paris, Maire de Chenonceaux (1803-1863), Commandeur de la Légion.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «10 août 1849», correspondance-falloux [En ligne], Années 1848-1851, Seconde République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1849,mis à jour le : 18/03/2023