1884 |
15 août 1884
Mgr Meignan à Léon Lavedan
Tours, 15 août 1884
Cher Monsieur Lavedan,
C'est seulement hier soir que j'ai pu rentrer de Paris où j'étais allé traiter la grande affaire P. Martin.
Je serais assez satisfait si en arrivant à Tours je n'avais été prévenu que M. de Falloux y était venu pendant mon absence pour m'y rendre visite. Le regret de ne pas l'avoir reçu me gâte la satisfaction de mon voyage.
M. Deschamps1 était absent de son côté. M. de Falloux est allé coucher à l'hôtel en laissant au portier l'épreuve de l'article du Correspondant2 et en écrivant sur l'enveloppe quelques mots qui m'ont fait beaucoup de peine.
Je n'ai pu, pendant la semaine du Congrés voir les personnages politiques comme je l'aurais voulu : j'ai dû prolonger mon séjour. Malheureusement vous n'aviez pu me prévenir du jour certain de l'arrivée de M. de Falloux. Je déplore tout cela puisque j'ai perdu une bien honorable et agréable visite.
J'écris par le même courrier à M. de Falloux. Voulez-vous bien mettre l'adresse sur la lettre que je prends la liberté de vous envoyer sous le pli.
Si vous étiez libre lundi prochain 18 août j'irais vous visiter à Vouvray3. Un mot de votre part déterminera le voyage.
Bien à vous, cher M. Lavedan.
Guillaume Meignan, Arch. De Tours
1Auguste-François Deschamps (1817-1905), prêtre du Diocèse de Paris (1841-1865), puis vicaire général de Châlons (1865-1882), d'Arras (1882-1884), puis de Tours, il suivit Mgr Meignan dans ses trois diocèses successifs).
2Falloux venait de publier une « Vie de Mgr Dupanloup », Le Correspondant, 10 août 1884.
3Léon Lavedan est alors à Vouvray (Indre-et-Loire), sa ville de naissance.