1882 |
2 janvier 1882
Alfred de Falloux à Pauline de Castellane
Le 2 janvier 1882*
Chère Madame,
Je renouvelle à vous, à tout Rochecotte, à son clergé à ses hôtes, bien spécialement à Made la duchesse de Galliera1, tous les hommages et tous les vœux que j’avais déjà confier à Jean, il y a peu de jours. Pour moi, le temps et les dates m’amènent ni mieux ni pire et j’espère que le temps qui me reste à vivre demeurera inaltérablement dans la soumission à la volonté de Dieu.
Je suis cependant très sensible à la mort du comte Conestabile et je regrette de l’avoir connu personnellement. Quant au Journal de Rome2, je crains qu’il ne fut mort avant lui, comme vous pourrez en juger par la lettre ci-incluse. Brûlez-là, après l’avoir montrée à l’abbé Couvreux qui sait bien ce que c’est que Maguelonne.
Je me suis informé hier et j’ai enfermé Made de Caradeuc3 qui ne s’est point aperçu du Ier de l’an. Le Bourg d’Iré est menacé d’une grande perte dans l’admirable sœur Honorée, qui faisait toute sorte de bien parmi nous depuis trente ans ; elle touche probablement à sa récompense, car elle a à la fois 80 ans et une fluxion de poitrine.
Au revoir, au revoir, chère Madame ; ce sera le jour où Dieu voudra me donner des étrennes.
A. de F.
P.S. Souhaits et hommages de M. Penaud pour tout Rochecotte.
*Archives Nationales. Fonds Castellane.
1Marie, duchesse de Galliera, née Brignole-Sale (1812-1888).
3Emilie-Marie-Charlotte de Caradeuc, née de Martel (1801-1882), mère de Marie de Falloux. Elle était alors très malade.
