CECI n'est pas EXECUTE 22 février 1882

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22 février 1882

Alfred de Falloux à Pauline de Castellane

Le 22 février 1882*

 

Chère Madame,

Les deux volumes1 doivent paraître ensemble au commencement de mai ; le premier comprendra les discours depuis la réforme postale jusqu’au Congrès de Malînes ; le second des articles du Correspondant depuis le Parti catholique jusqu’à M. de Mun et à la Conférence de la rue de Grenelle. A chaque changement de régime, je mets un en-tête explicatif et pour le discours chez M. de Meaux, c.à.d. la question du drapeau, un justificatif. Je demande bien spécialement le bulletin de la visite de M. Herpin2. Jean [de Castellane]3 doit être facile à guérir, car personne ne donne plus que lui l’impression d’un petit homme bien établi et bien résolu à continuer.

La mauvaise veine de Made de Caradeuc4 consiste surtout en une somnolence presque continuelle, avec des intervalles remplis de gémissements, sans qu’elle leur assigne aucune cause. Quelquefois un peu de fièvre, mais très peu. M. Poitevin hésite pour le quinine ; cependant si la fièvre s’établissait, il l’essaierait à petite dose.

J’ai été dîner en ville lundi gras, c-à-d. que pour la première fois depuis deux mois j’ai reparu dans la salle à manger, troublant le tête-à-tête de la sœur Hélène5 et de M. Penand6, et remerciant Fitz-James7, qui était venu très aimablement faire ainsi son Carnaval. Il envoie mille vœux à Jean et donne de meilleures nouvelles sur le désastre Bontoux8. Il croit, mais sans rien affirmer cependant, que les membres du conseil9 ne seront point rendus responsables et que les pertes se limiteront à ce que chacun aura risqué personnellement. Voici une nouvelle lettre du baron. Brûlez-la comme l’autre. Je ne sais si j’ai gardé les lettres du cher Cte Conestabile. Je vais les chercher. Il faut être sot, comme on l’est opiniâtrement à Rome pour penser que Conestabile écrivait en conspirateur et que c’est à moi qu’il s’adressait pour cela. Quelle est donc la maladie de Made de Montalembert10?

A. de F.

 

 

*Archives nationales. Fonds Castellane.

1Falloux s’apprêtait à publier Discours et mélanges politiques, Paris, Plon, 1882, 2 vols.

2Docteur de la famille Castellane.

3Jean de Castellane (1868-1948), petit-fils de Pauline de Castellane.

4Emilie-Marie-Charlotte de Caradeuc, née de Martel (1801-1882),belle-mère de Falloux ; elle est alors très malade.

5Garde malade de Mme de Caradeuc.

6Secrétaire de Falloux.

7Fitz-James, Édouard, Antoine, Sidoine de (1828-1906), propriétaire du château de la Lorie, près de Segré, en Maine-et-Loire, et donc voisin de Falloux auquel il est lié d'amitié.

8Paul Eugène Bontoux (1820-1904), industriel, banquier et homme politique. Monarchiste et catholique, il avait fondé , en 1878 une banque catholique, L'Union générale, qui suite à de multiples opérations de spéculation s'était effondrée en janvier 1882 entraînant avec elle la faillite de plusieurs agents de change de la Bourse de Lyon puis de la Bourse de Paris.

9Conseil d’administration de la banque L’Union générale. Voir note ci-dessus.

10Marie-Anne Henriette dite Anna de Montalembert, née de Mérode (1818-1904), veuve de Charles de Montalembert avec qui elle s'était mariée en 1836.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «22 février 1882», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1882,mis à jour le : 14/01/2019