CECI n'est pas EXECUTE 8 octobre 1882

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8 octobre 1882

Alfred de Falloux à Pauline de Castellane

8 octobre 1882*

 

Chère Madame,

Assurément, j’ai senti bien vivement, bien au fond du cœur tout ce qu’il y avait d’affection dans une si fatigante visite, et je voulais dés hier, vous l’exprimer avec affection. J’en ai été empêché comme exprès par des incidents dont le détail serait trop long, et je suis consterné d’apprendre à l’instant par la lettre de l’abbé Couvreux que la duchesse de Galliera1 est déjà partie. Je croyais qu’il ne vous quittait que lundi. Faites-moi dire, je vous en supplie, par le retour du courrier, son adresse précise. Car je tiens à lui envoyer moi-même mon profond remerciement, en même temps que L’Etoile réparatrice. Je crois que c’est à Clermont2 qu’elle se rendait en quittant Rochecotte, mais je n’en suis pas absolument sûr. Pour vous chère, chère Madame, je sais bien votre adresse, mais je ne sais plus quel langage vous tenir pour vous peindre le rayon nouveau dont vous avez illuminé le presbytère des Jacobins3 déjà si radieux pour moi ! Je me rappelle à l’instant même que vous désirez une plus grosse écriture, et voilà M. André4 qui s’y conforme aussitôt.

Je vous envoie sous bande L’Univers qui contient l’aventure de l’abbé Gay et une réponse, la ligne indirecte de l’abbé Morel à l’abbé Bougaud5. Veuillez faire lire à Madame Craven dans cette réponse, la ligne que je me suis permise de souligner au crayon en pensant à elle, ce qui ne la surprendra pas. Je remercie mille fois M. l’abbé Couvreux de m’avoir appris que vous n’étiez pas malade de votre charitable escapade. J’en avais bien peur. Je réponds bien de la bonne volonté de L’Union de l’Ouest. Mais je ne me rappelle plus si elle a publié les précédentes lettres de l’abbé Bougand si elle ne l’a pas fait, il sera bien difficile de commencer par la troisième, bien difficile aussi de refuser les réponses de l’abbé Morel, armé de l’évêché.

Merci ; merci ! Merci.

 

 

 

*Archives nationales. Fonds Castellane.

1Marie, duchesse de Galliera, née Brignole-Sale (1812-1888). Situé au 57 de la rue de Varenne, son hôtel tenait lieu de salon où se réunissaient les principaux leaders légitimistes et orléanistes, partisans pour la plupart de la «fusion». C'est aujourd'hui l’hôtel Matignon.

2Clermont-Ferrand ?

3Impasse des Jacobins, demeure de Falloux à Angers.

4Secrétaire de Falloux.

5Emile Bougaud (1823-1888), prêtre. Il avait été vicaire général de Mgr Dupanloup jusqu’au décès de l’évêque.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «8 octobre 1882», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1882,mis à jour le : 14/01/2019