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16 juillet 1880
Alfred de Falloux à Couvreux
16 juillet 1880*
Cher Monsieur l’abbé,
Monsieur Penaud1 nous a écrit hier pendant que j’étais absorbé par M. l’abbé Branchereau2 qui nous quittait peu après le départ du facteur ; il s’est bien ardemment joint à nos inquiétudes que malheureusement ne dissipe pas votre lettre de ce matin ; j’ai tort de dire votre lettre, puisqu’elle est de Mademoiselle Dubois3, mais je vous supplie tous les deux de nous adresser un bulletin chaque matin, ne fut-il que de trois mots, jusqu’à ce que la sécurité soit revenue à Annecy.
Une lettre de moi vous attend à Évian ; elle contient peu de politique, mais elle en contient un peu peut-être feriez-vous bien de la faire revenir à Annecy, où je fais bien des vœux, pour que vous demeuriez quelques temps, car il est évident que les voyages répétés coup sur coup ont beaucoup fatigué Madame de Castellane.
Comme j’irai avec vous remplir l’office de garde-malade, si je ne le remplissais ici dans des conditions de plus en plus tristes4 !
Alfred
*Archives nationales. Fonds Castellane.
1Secrétaire de Falloux.
2Branchereau, Louis (1819-1913), ecclésiastique demeurant alors à Orléans où il est supérieur du grand séminaire. Né à Saint-Pierre Montlimart (Maine-et-Loire), il était entré au grand séminaire d'Angers pour la théologie, après des études au collège de Combrée Il compléta ses études théologiques par deux années à Saint-Sulpice à Paris. Ordonné prêtre en 1843, il partit enseigner la philosophie au séminaire de Clermont, puis à Issy (1850-1853), puis à Nantes où li deviendra supérieur du séminaire avant de se voir confier celui d'Orléans. Dans chacun de ces deux diocèse, il jouissait d'une grande influence. Très proche et très apprécié de Mgr Dupanloup, il publiera le Journal intime de l'évêque (Paris, Douniol, 1912).
3Secrétaire de Madame de Castellane.
4Sa belle-mère, Mme de Caradeuc et sa fille Loyde sont alors très malades.
