1883 |
3 octobre 1883
Alfred de Falloux à Pauline de Castellane
3 octobre 1883*
Chère Madame,
J’ai retrouvé le cul-de-sac des Jacobins1 en excellent état et au complet, avec Augustine et Jeanne2. En ouvrant la caisse des six bouteilles, Ernest a dit : « Madame la marquise est vraiment incomparable ! » Il a bien raison.
Ne m’oubliez pas, je vous en prie, auprès de toute la noce. En arrivant hier, j’ai trouvé l ‘écho très sûr et très fidèle d’un ecclésiastique de Poitiers disant que l’abbé Baunard3 se décourageait à mesure qu’il avançait dans la vie du cardinal Pie et qu’il était surtout très découragé par les deux volumes de l’abbé Lagrange. « Que dire » soupirait-il, « d’une vie si dépourvue d’œuvres et de services à côté d’une vie si pieusement ici merveilleusement remplie. »
Je prie M. l’abbé Couvreux de communiquer ce suffrage à M. l’abbé Lagrange. Rien ne peut l’encourager davantage à son troisième volume et l’abbé Baunard ne tiendra assurément pas ce langage que je crois pouvoir garantir si le malheureux abbé Pelletier4 avait laissé derrière lui des documents de la moindre valeur.
Comment avez-vous tous fait votre voyage et comment avez-vous trouvé toute la noce ?
A. de F.
*Archives nationales. Fonds Castellane.
1A Angers Falloux possède un domicile Impasse des Jacobins.
2?
3Baunard, Louis (1828-1919), vicaire, puis chanoine de la cathédrale d’Orléans. Docteur en théologie, essayiste, il avait collaboré au Correspondant. Auteur d’une biographie sur le vicomte Armand de Melun, il préparait une biographie du cardinal Pie, ultramontain et proche de Louis Veuillot.
4Victor Pelletier (1810-1885), nommé chanoine de la cathédrale d’Orléans par Mgr Dupanloup, en 1851, il s’était rallié peu après à Louis Veuillot et à ses proches devenant, comme l’abbé Morel, l’un des plus violents adversaires de l’évêque.
