1884 |
17 décembre 1884
Alfred de Falloux à Pauline de Castellane
17 décembre 1884*
Chère Madame,
Je prends une vive part à la cruelle douleur de M. Dubois et à la vôtre. J’écrirai à M. Dubois dès que M. Couvreux que j’attendrais à deux heures m’aura dit si je dois écrire à Tain1 ou à La Combe2.
L’abbé Lagrange m’écrit que le nonce et la nonciature, ce qui fait quelquefois se sont montrés très enchantés d’une lettre de moi communiquée par vous. Je ne trouve rien à redire à cette communication quoique je n’y eusse pas songé mais comme je vous écris très au courant de la plume je ne me souviens plus de ce que je vous ai écrit qui put vous donner l’idée de communiquer ma lettre à moins que l’abbé Couvreux ne soit en état de me le dire lui-même tantôt.
Mgr Freppel a encore écrit hier à M. André un télégramme si extravagant et toujours si compromettant que L’Union de l’Ouest n’a osé le reproduire. Elle persiste toujours et moi aussi croyez-le bien chère Madame, dans la docilité la plus absolue et cela lui devient d’autant plus facile d’autant plus commandé en même temps que le pauvre évêque se plaît à se démolir même devant son clergé qui lui donne très hautement tort dans toute cette dernière escapade.
Ma santé traverse assez paisiblement. Dieu veuille qu’il en soit de même à Rochecotte.
A. de F.
P.S. M. Trogan3 vous a envoyé hier L’Univers et vous l’enverra encore aujourd’hui contenant la suite et probablement la fin de l’interminable commentaire du théologien destiné à prouver que l’archevêque de Tours4 a un grand tort en se permettant une courte paraphrase de l’encyclique qui n’en devait comporter aucune.
*Archives de Maine-et-Loire.
1Tain L’Hermitage (Drôme), résidence de Nelly Du Boys fille d'Albert du Boys. Voir note ci-dessous.
2Château de La Combe de Lancey, en Isère, propriété d’Albert du Boys (1804-1889), magistrat, un proche de Mgr Dupanloup qui aimait y séjournait. L'abbé Lagrange, biographe de l'évêque y effectuait de nombreux séjours.
3Trogan, Jean Alexandre Edouard (1861-1934), Critique musical puis journaliste. Il sera rédacteur, puis secrétaire général de rédaction, puis directeur du journal Le Correspondant (1889-1934).
