CECI n'est pas EXECUTE 21 février 1882

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21 février 1882

Ferdinand Roze à Alfred de Falloux

Paris 21 février 1882

Monsieur le comte, j’ai été très affligé d’apprendre par la lettre que j’ai reçue de vous hier que la santé de Mme de Caradeuc1 vous inspirait de sérieuses inquiétudes. Je veux espérer qu’un mieux se produira et dissipera vos craintes. Par contre, j’étais bien enchanté de savoir que vous aviez pu sortir sans en être accommodé et j’aurais été heureux que les circonstances vous permettent de mettre à profit votre complet rétablissement pour venir à Paris.

Je vous ai écrit hier un volume ; rassurez-vous, je ne vous enverrai, que quelques lignes aujourd’hui.

Je partage la responsabilité de l’en-tête sur l’école d’administration avec M. de Rességuier2; pour m’ôter tout scrupule de conscience, je serai bien aise que vous vous fissiez lire l’exposé des motifs du projet de loi présenté par vous à la séance du 22 janvier 1849. Vous le trouverez à la page 256 du Moniteur et vous pourrez ainsi apprécier si nous avons bien mal fait de l’insérer dans votre premier volume. Nous serions encore à temps de le retrancher.

Second point. Après votre discours sur Rome, M. Jules Favre3 demanda la parole pour un fait personnel et nous avons reproduit votre réponse. Nous n’avons pas cru devoir analyser les injures de Jules Favre et nous nous sommes bornés à dire : « après ce discours, M. Jules Favre prit la parole pour un fait personnel. M. de Falloux lui répondit en ces termes.

Nous avons supprimé : voies diverses, ne répondez pas etc., ainsi que l’observation du Président. (Séance du 7 août 1849 p. 2623 à 2626) avons-nous bien fait ?

J’ai vu hier M. Plon4. D’après le proto, nous arriverions à 450 pages avec le discours de réception à l’Académie. Il évalue le discours à 30 pages environ ; restent donc 420 pages. Dans ces conditions et d’après vos instructions, j’ai dit de supprimer le discours de réception à l’Académie. Le volume finira ainsi par Malines et Berryer.

Je verrai demain M. de Rességuier et nous procéderons à la révision du Parti catholique.

J’ai prié M. Jardry5, que j’ai trouvé hier chez M. Plon, de vous envoyer la brochure du Parti catholique.

Veuillez agréer, Monsieur le comte, l’assurance de mon profond et respectueux dévouement.

F. Roze

Mes amitiés à Monsieur Penaud6.

1Caradeuc, Emilie-Marie-Charlotte de, née de Martel (1801-1882), belle-mère de Falloux. Elle est alors très malade.

2F. Roze et A. de Rességuier assistés de Jardry collaboraient à l’édition d’un ouvrage de Falloux rassemblant certains de ses discours et articles qui allait paraître sous le titre de Discours et mélanges politiques, Paris, Plon, 1882.

3Favre, Jules (1809-1880), avocat et homme politique. Il devint vite l’un des chefs les plus célèbres du Barreau de Paris, principalement dans les affaires politique. Ardent républicain, il fut secrétaire général au ministère de l’Intérieur, en 1848, sous Ledru-Rollin. Élu lors des élections partielles de 1858, il devint l’un des chefs de l’opposition républicaine au Corps Législatif. Avec quatre autres républicains (Ollivier, Darimon, Hénon, Picard), il forma, à partir de la session de 1859, le groupe dit des Cinq, opposition majeure à l’empire autoritaire jusqu’en 1863. Il fut réélu en 1863. Après la chute de l’Empire, il se vit confier le poste de ministre des Affaires étrangères ; il se chargea d’organiser la résistance aux Prussiens et négocia un traité de paix.

4Éditeur.

5Secrétaire de Falloux.

6Secrétaire de Falloux.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «21 février 1882», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1882,mis à jour le : 12/11/2020