CECI n'est pas EXECUTE 5 mars 1882

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5 mars 1882

Ferdinand Roze à Alfred de Falloux

Paris 5 mars 1882

M. le comte, mon temps a été tellement pris ces derniers jours que je n’ai pu vous écrire. La correction des épreuves1, la révision des brochures et pour surcroît, des questions de vente ne m’ont pas laissé une minute.

J’ai reçu très exactement mes note sur le Parti catholique et je ne saurais dire combien je suis touché de votre trop indulgente appréciation. Je vais tout à l’heure avec M. de Rességuier lire avec soin le nouvel en-tête.

Je vous envoie aujourd’hui quelques notes sur le Scepticisme. Je comptais y joindre des notes sur le discours Du drapeau, mais je n’aurais achevé que dans la soirée.

Je m’étais mis au travail dans l’ordre que vous m’aviez indiqué : Parti catholique, Scepticisme, Du drapeau etc. en négligeant l’Itinéraire de Turin à Rome qui ne devait d’après votre pensée que remplir les vides. Dans notre rendez-vous de tout à l’heure, nous allons compter le nombre de pages que nous donneront les brochures ; car ici, je crois que nous avons redouté plutôt l’abondance de matières. Je vous ferai part du résultat de notre calcul et nous verrons ainsi la place à donner à l’Itinéraire.

Je crois fermement être prêt pour le 15 mars. Dans tous les cas, rien que le Parti catholique, qui prendra 250 à 200 pages, occuperait M. Plon2 pendant une semaine.

Vous ai-je dit que je n’ai pas modifié : c’est sarcler, bêcher, préparer la terre ? Sarcler dans le sens neutre m’a paru comme à vous s’entendre à merveille.

Je me permets de vous demander de modifier le petit en-queue que vous m’avez envoyé pour suivre le projet de loi sur l’enseignement et qui est relatif à votre maladie. J’ai pensé avec M. de Rességuier qu’il n’y avait pas lieu de spécifier fièvre nerveuse ni d’entrer dans des détails sur la composition et la nature du nouveau ministère, détails qui se trouvent dans le Parti catholique. Voici ce que je propose :

« La discussion retardée par le renvoi du projet de loi au Conseil d’État, s’ouvrit au mois de janvier 1850. Le 31 octobre 1849, M. de Falloux, qu’une maladie grave avait obligé de donner sa démission, avait été remplacé au ministère de l’instruction publique par M. de Parieu3. Retenue loin de Paris par l’état de sa santé, M. de Falloux eut le regret de ne pouvoir prendre part à la discussion du projet qu’il avait présenté et qui aboutit à la loi du 15 mars 1850 »

Je ne vous garantis pas que je ne modifierai pas encore, parce que je réfléchis qu’après cet en-queue viendra le discours de Rome prononcé comme ministre. J’y réfléchirai.

3h 1/2 - Du calcul de M. Jardry4, il résulte qu’avec le Parti catholique, le Scepticisme, le discours Du drapeau, l’Unité nationale, la Contre-révolution et le discours de Grenelle et les en-tête, nous arrivons à 300 pages environ. Nous avons donc de la marge et je vais me mettre à l’Itinéraire.

 

 

1F. Roze et A. de Rességuier assistés de Jardry collaboraient à l’édition d’un ouvrage de Falloux rassemblant certains de ses discours et articles qui allait paraître sous le titre de Discours et mélanges politiques, Paris, Plon, 1882.

2Éditeur.

3Parieu, Félix Marie Louis Pierre Esquirou de (1815-1893), homme d’État, le 31 octobre 1849 il avait succédé à Falloux au ministère de l'Instruction publique et des Cultes, fonction qu'il conservera jusqu'au 24 janvier 1851. Il fera voter la loi de l'enseignement élaborée par Falloux. Vice-président du Conseil d’État de 1855 à 1870, il sera ministre présidant le Conseil d’État du 2 janvier 1870 au 10 août 1870. La « petite » loi Parieu, loi de l'enseignement élaborée par Falloux et quelque peu amendée sera votée le 15 mars 1850.

4Secrétaire de Falloux.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «5 mars 1882», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1882,mis à jour le : 12/11/2020