CECI n'est pas EXECUTE 3 avril 1882

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3 avril 1882

Ferdinand Roze à Alfred de Falloux

Villemont par Aigueperse (Puy-de-Dôme), 3 avril 1882

Monsieur le comte, je ne saurais vous dire à quel point j’ai été touché de votre lettre si affectueuse et confus de la peine que vous avez prise de m’écrire vous-même. Cette nouvelle preuve de votre bienveillante sympathie m’a été au cœur, je vous en suis profondément reconnaissant. Mais quel regret pour moi de ne pas vous voir et quel chagrin que mon absence ait justement coïncidé avec votre venue à Paris ! Votre départ est-il irrévocablement fixé à samedi ? Sera-t-il dit que je dois revenir au moment où vous partirez ? Je quitterai l’Auvergne samedi au plus tard ; les affaires seront alors terminées et favorablement, je l’espère. Car je veux calmer vos scrupules ; non seulement mon travail n’a pas nui à mes intérêts, il les a au contraire servis. En différant mon départ, j’ai donné le temps à plusieurs acquéreurs de surgir et me trouvant en phase de plusieurs propositions au lieu d’une, je louvoie du mieux que je peux afin de profiter de la concurrence. Vous voyez, Monsieur le comte, que bien loin que vous ayez un reproche à vous adresser, c’est à moi de vous remercier. Je suis encore et toujours votre obligé !

Un mot de notre travail1. L’éloge de M. Thiers se retrouve dans plusieurs brochures : d’abord dans le second discours de Malines au Ier volume, mais en quelques lignes seulement ; ensuite dans le Parti catholique, dans le Scepticisme, dans le discours de Versailles et dans l’Unité nationale (si je ne me trompe). J’ai fait déjà part de cette observation à M. de Rességuier ; je vous la soumets afin que vous examiniez s’il n’y aurait pas à cet égard quelque retouche à apporter à l’Unité nationale.

Je serai fort tenté d’en vouloir à votre sollicitude d’avoir interdit à M. Jardry2 de m’envoyer les deux brochures que je lui demandais. J’aurais certainement eu le temps de les examiner et j’aurais pu vous envoyer mes propositions que vous auriez contrôlées au conseil de révision : je ne vous demande pas de lever l’interdiction parce que je vous dirai tout bas que je n’ai pas renoncé à l’espoir de partir jeudi, et alors je n’aurais pas le temps de travailler ici. Mais si j’avais reçu ce matin au moins la Contre-révolution, j’aurais pu m’en occuper dans les intervalles entre mes visites au notaire.

C’est de chez le notaire d’ailleurs que je vous écris. Il m’en aurait trop coûté de ne pas vous exprimer immédiatement tout le plaisir que m’avait causé votre lettre de ce matin. Je finis par où j’ai commencé, en vous exprimant ma profonde et inaltérable reconnaissance.

Veuillez, Monsieur le comte, être mon interprète auprès de M. de Rességuier et agréer l’assurance de mes sentiments les plus respectueux et les plus dévoués.

F. Roze

1F. Roze et A. de Rességuier assistés de Jardry collaboraient à l’édition d’un ouvrage de Falloux rassemblant certains de ses discours et articles qui allait paraître sous le titre de Discours et mélanges politiques, Paris, Plon, 1882.

2Secrétaire de Falloux.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «3 avril 1882», correspondance-falloux [En ligne], CORRESPONDANCES, 1882, Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES,mis à jour le : 12/11/2020