Année 1857 |
1er juillet 1857
Paul de Noailles à Alfred de Falloux
Maintenon1, 1er juillet 1857
Croyez bien, mon cher confrère2, que je n’oublierai pas votre protégé M. Alfred de Roincé3. Je crois que vous m’avez fait remettre une demande officielle de lui pour la compagnie des Ardennes, si vous ne l’avez pas fait, ce serait à faire parce que ces demandes officielles s’enregistrent et sont bien plus certaines de n’être pas assistés dans le travail. Vous pouvez compter que nous trouverons un moyen plus prompte de vous satisfaire que M. de La Peyreve.
Je vais écrire à M. Guizot et lui renouveler toutes vos bonnes raisons, et vos raisons mêmes qui sont très justes. Il faut tout faire pour Marcellus4 car si nous échouons cette fois nous n’aurons plus de bonne séance, rien moi je le crains. Si vous avez donné un moment d’attention au discours de Beauvais5 qui en valait peu la peine, j’en ai donné un beaucoup plus grand à celui d’Angers et aux charmants compliments que vous avez faits à Villemain6. On ne pouvait rien de plus flatteur, de plus agréable, de plus spirituel et de plus académique.
Croyez, Monsieur, à toutes les assurances de mon sincère dévouement.
Noailles
1Ancienne demeure de Madame de Maintenon, le château de Maintenon, en Eure-et-Loir, appartient alors au duc de Noailles.
2Paul de Noailles est également académicien.
3Roincé, Alexandre Boreau de (1810-1887).
4Marcellus, Charles Demartin du Tyrac, comte de (1795-1861), diplomate sous la Restauration, hélleniste, il fut l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’Orient. Candidat à l’Académie française au siège de Lacretelle, il ne sera cependant pas élu.
5?
6Villemain, Abel-François (1790-1870), critique littéraire, historien et homme politique français. Nommé professeur de littérature française à la Sorbonne en 1816, il fut élu cinq ans plus tard à l’Académie française. Il fut ministre de l’Instruction publique dans le ministère Soult (mai 1839-février 1840) et dans le ministère Soult-Guizot (octobre 1840-décembre 1844). Contraint, pour des raisons de santé de quitter la scène politique, il rentra dans la vie privée et rédigea plusieurs ouvrages sur l’histoire et la littérature.
